malurette: (memories)
[personal profile] malurette posting in [community profile] glyfic
Titre : Ils sont plus que leurs entraves
Auteur : [personal profile] malurette
Base : The Eagle of the Ninth L’aigle de la neuvième légion)
Personnages/Couple : Marcus Flavius Aquila & Esca Mac Cunoval
Genre : gen-ish
Gradation : PG / K+
Légalité : propriété de Rosemary Sutcliff, je ne cherche ni à tirer profit ni à manquer de respect.

Thème : 5:5, « estime » pour [community profile] 10_choix (table \)
Nombre de mots : ~700

***

Marcus avait encore fort à faire pour convaincre, non pas les autres autour d’eux, mais Esca lui-même de voir toujours plus loin que son oreille découpée. Il était plus que son ancien statut d’esclave ; il était né libre et il le redeviendrait. Certes, ses quelques années d’esclavage avaient laissé des traces qu’il ne pourrait jamais effacer totalement de sa mémoire, mais Marcus voudrait qu’il arrive à les laisser enfin derrière lui, à ne plus garder de chaînes imaginaires.
Il était son porte-lance et son ami, depuis longtemps, avant même affranchissement. Tout ce que Marcus voyait en lui, n’était pas un serviteur, mais toutes ses qualités humaines.

Esca apprit à voir en Marcus plus que son maître. Son passé de guerrier lui soufflait que c’est peut-être une faiblesse, mais il avait confiance en lui. On l’avait capturé, brisé et entraîné comme une bête ; il avait manqué sa chance dans l’arène, mais c’était peut-être pour le mieux. Quelle vie, quelle mort l’y attendaient s’il avait triomphé cette fois-là, ou s’il avait été acheté par n’importe qui d’autre, ou si Marcus l’avait déçu ? Il se serait enfui, mais son amertume décuplée aurait sans doute étouffée sa révolte et sa volonté de vivre… Il espérait tant de cet homme parmi tous les autres, même si c’était malgré lui au début. Depuis leur premier regard, leur connexion inattendue à travers la foule… À ce moment, Esca ne voulait pas être sauvé. Il avait honte de sa peur, il ne voulait pas et ne veut toujours pas de pitié de quiconque, et surtout pas de ceux qui l’avaient vaincu en premier lieu. Mais lui seul, ce jeune centurion différent des autres Romains qu’il haïssait, il le trouvait… tolérable. Pour lui, il pouvait tenter d’obéir. Cet homme qui l’achetait aujourd’hui, n’avait rien fait pour mériter le même respect que son père qu’il avait servi avant, mais il apprit à le connaître, peu à peu.
Marcus lui avait sauvé la vie, l’avait acheté et le possédait : Esca était sa propriété, mais il refusait de le voir ainsi. De la part de n’importe qui d’autre, Esca aurait trouvé ses scrupules stupides, et d’ailleurs, les pairs de Marcus devaient partager cette opinion. Mais lui… finalement…
Ils ne pouvaient pas prétendre conclure un marché entre presque égaux, pour l’instant, mais ça viendrait.

Esca accepta de comprendre Marcus qui avait lui aussi perdu le présent et l’avenir auxquels il croyait et qui tentait de reconstruire sa vie sous de nouvelles contraintes. Ç’aurait été facile d’ignorer les difficultés qu’il traversait : oh, pauvre petit centurion, fils de riche et à la retraite, contraint de quitter dès sa jeunesse de la dure vie de l’armée pour couler des jours oisifs dont tellement rêveraient ! Mais Esca voyait quelle douleur affligeait Marcus et comprenait que lui aussi, avec sa mobilité, avait perdu au moins une partie de sa liberté.
Alors malgré ses réticences, le persiflage qui lui venait toujours facilement contre autre Romains, et sa propre estime personnelle malmenée, Esca accepta de voir ce que Marcus tenait à retrouver en lui : sa vraie valeur, sa fierté, et voir celle de son vis-à-vis.

Ils s’accordèrent un terrain d’entente – et entente était le mot : ça n’était pas tant une négociation, qu’une sorte de séduction. Marcus eut fort à faire pour faire reconnaître ses propres qualités à Esca pour qu’il accepte de l’écouter, et maintenant qu’il lui montrait à son tour les siennes. Ils se réapprirent mutuellement ce qu’ils valaient, chacun en soi, et l’autre ; ils reconnurent leur complémentarité, et pas juste le pouvoir que l’un a sur l’autre.
Le maître avait droit de vie, de mort et de revente sur son esclave, mais le serviteur dont dépendrait un maître infirme pouvait faire son bon vouloir, tricher avec les ordres et finalement décider à sa place de ce qui serait fait ou pas. Heureusement, leur relation était bien meilleure que ça : enfin, leurs efforts payèrent et ils s’offrirent un respect mutuel.

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glyfic

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