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Titre : Ça ne ferait pas une jolie chanson
Auteur :
malurette
Base : Tipping the Velvet (Carresser le velours)
Personnages/Couples : Nancy/Kitty, Nancy/Florence
Genre : résolution
Gradation : PG / K+
Légalité : propriété de Sarah Waters, je ne cherche ni à tirer profit ni à manquer de respect.
Thèmes : "la vie est un théâtre" pour
31_jours (17 juillet '15)
Prompt : Journée Internationale du Femslash
Continuité/Spoil éventuel : fin du livre
Nombre de mots : 400
**
On pourra dire que la fascination du music hall a façonné ma vie. Même des années après l’avoir quitté, ce monde a laissé des empreintes indélébiles… Je ne reviendrai plus sur les détails de l’histoire de la petite jeune fille d’abord cachée dans les coulisses, qui s’est mise en scène elle-même, sur la gloire, le retournement de situation tragique, et l’épisode sordide, ni même la rédemption finale. Ma place est là désormais, auprès de Florence, dans ma nouvelle famille.
Mais tout de même, malgré moi, il m’arrive souvent de repenser à ces quelques instants où, alors que la paix semblait définitivement acquise, tout a failli rebasculer. Quand Kitty aurait pu revenir dans ma vie, quand en tout cas Florence aurait pu me forcer à partir. Car même si j’ai su repousser sans regret la première et convaincre la seconde de mon désir de rester, il est vrai que, l’espace d’un instant, la possibilité était là. J’aurais pu vouloir partir.
Je n’aurais bien su rien pu effacer, mais tenter quand même de repartir, de refaire une autre route… Si ma vie était une pièce de théâtre, un roman, une ballade de music hall, il aurait tellement romantique de voir mon premier amour triompher des obstacles et aboutir malgré les détours !
Mais la vie n’a pas la même finalité qu’une belle ballade. Il ne suffit pas d’un dernier couplet éclatant ; il faut constamment se demander, et après, que fait-on, quel sens y donne-t-on…
Il aurait fallu que je sois bien sotte pour oublier me jeter dans ses bras sans réfléchir. Échaudée par tout ce que j’avais traversé ces dernières années et sachant combien fragile reste chaque amour humain, je n’y croyais plus. Si nous vivons tous avec nos fantômes, cette histoire-là était enterrée et
quitte à faire des efforts pour préserver un amour fragile face à l’adversité, je préfère désormais m’en tenir à ce que ce soit envers Florence et son foyer.
Ça ne ferait pas une jolie chanson, ça peut sembler d’une moralité affligeante de niaiserie, mais loin de l’exaltation des feux de la rampe, sans avoir renoué non plus avec mon passé de petite campagnarde vouée à la domesticité ordinaire, c’est dans cette vie plus calme, plus réelle, et finalement plus enrichissante que je trouve ma place et mon bonheur. À défaut de ballade ou de théâtre, ça pourrait presque faire un pamphlet, à la limite !
Auteur :
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Base : Tipping the Velvet (Carresser le velours)
Personnages/Couples : Nancy/Kitty, Nancy/Florence
Genre : résolution
Gradation : PG / K+
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Thèmes : "la vie est un théâtre" pour
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Prompt : Journée Internationale du Femslash
Continuité/Spoil éventuel : fin du livre
Nombre de mots : 400
On pourra dire que la fascination du music hall a façonné ma vie. Même des années après l’avoir quitté, ce monde a laissé des empreintes indélébiles… Je ne reviendrai plus sur les détails de l’histoire de la petite jeune fille d’abord cachée dans les coulisses, qui s’est mise en scène elle-même, sur la gloire, le retournement de situation tragique, et l’épisode sordide, ni même la rédemption finale. Ma place est là désormais, auprès de Florence, dans ma nouvelle famille.
Mais tout de même, malgré moi, il m’arrive souvent de repenser à ces quelques instants où, alors que la paix semblait définitivement acquise, tout a failli rebasculer. Quand Kitty aurait pu revenir dans ma vie, quand en tout cas Florence aurait pu me forcer à partir. Car même si j’ai su repousser sans regret la première et convaincre la seconde de mon désir de rester, il est vrai que, l’espace d’un instant, la possibilité était là. J’aurais pu vouloir partir.
Je n’aurais bien su rien pu effacer, mais tenter quand même de repartir, de refaire une autre route… Si ma vie était une pièce de théâtre, un roman, une ballade de music hall, il aurait tellement romantique de voir mon premier amour triompher des obstacles et aboutir malgré les détours !
Mais la vie n’a pas la même finalité qu’une belle ballade. Il ne suffit pas d’un dernier couplet éclatant ; il faut constamment se demander, et après, que fait-on, quel sens y donne-t-on…
Il aurait fallu que je sois bien sotte pour oublier me jeter dans ses bras sans réfléchir. Échaudée par tout ce que j’avais traversé ces dernières années et sachant combien fragile reste chaque amour humain, je n’y croyais plus. Si nous vivons tous avec nos fantômes, cette histoire-là était enterrée et
quitte à faire des efforts pour préserver un amour fragile face à l’adversité, je préfère désormais m’en tenir à ce que ce soit envers Florence et son foyer.
Ça ne ferait pas une jolie chanson, ça peut sembler d’une moralité affligeante de niaiserie, mais loin de l’exaltation des feux de la rampe, sans avoir renoué non plus avec mon passé de petite campagnarde vouée à la domesticité ordinaire, c’est dans cette vie plus calme, plus réelle, et finalement plus enrichissante que je trouve ma place et mon bonheur. À défaut de ballade ou de théâtre, ça pourrait presque faire un pamphlet, à la limite !