glyfic

Titre : On les appelait déjà « Les Fiancés de la Route »
Auteur :

ylg
Base : Michel Vaillant
Personnages/Couples : Gabrièle Spangenberg/Yves Douléac ; mention de Franz/Gabrièle et Gabrièle -> Michel
Genre : mise au point
Gradation : PG / K+
Disclaimer : propriété de Jean Graton, je ne cherche pas à me faire de sous avec.

Thème #01, « Regarde-moi » pour

30_baisers
Continuité : in « Des filles et des moteurs »,
référence « Les chevaliers de Königsfeld » et « Retour à Königsfeld »
Nombre de mots : ~600

***
Est-ce la faute de ces journalistes qui tenaient à les voir comme un couple, Yves et elle ? s'est demandée Gabrièle par la suite. Ces journalistes et leurs injonctions du genre
« Regarde par ici Beauté ? »
comme si elle était un simple modèle et pas un pilote de talent, et,
« Embrasse-la, idiot ! »
Est-ce cela qui ont lui mis dans la tête l'idée que peut-être...
Il y a si peu de temps encore elle jurait à son père que non bien sûr, ils inventaient n'importe quoi, que jamais...

Elle s'est posé la question, mais pas longtemps. D'où que vienne l'idée à l'origine, elle a trouvé sa réponse : ses sentiments pour Yves sont vrais. Elle l'aimait même avant cela. C'est juste qu'elle a eu du mal à le réaliser.

Ça ne sera pas la première fois que ses propres sentiments la laissent toute confuse. Sans Maman et sans amie proche pour discuter de ces choses-là, oui, elle ne savait pas à quoi s'attendre.

Parce qu'elle connaissait Franz depuis toujours ou presque, qu'elle l'aimait bien, qu'elle savait à quoi s'attendre avec lui et que ses déclarations d'amour la flattaient, elle a presque accepté de l'épouser. Pour continuer à passer sa vie avec lui, puisque c'était la suite normale de ce qu'elle connaissait. Elle n'était qu'une petite fille à l'époque, à ne pas vraiment comprendre ce que voulait dire « toute la vie » et faire la différence entre un frère et un mari !
Elle ne s'est pas rendu compte tout de suite que de son côté, il la considérait plus comme un trophée que comme une amie. Il fallait qu'elle ne voie jamais que lui, c'était interdit de poser les yeux les yeux sur un autre garçon. Elle veut croire encore que c'est parce qu'il était lui-même confus sur ce que devait être une épouse pour être aussi bêtement jaloux.

Elle a eu un coup de cœur pour Michel. Parce qu'il était tellement différent de tout ce qu'elle connaissait ! Mais Michel n'était pas pour elle, et de toute façon après réflexion, elle n'était pas pour aimer Michel non plus. Heureusement qu'elle ne s'est pas sérieusement entichée de lui, elle aurait été cruellement déçue...
Il lui a juste montré qu'il existait un autre chemin possible et que c'est elle qui a décidé de l'emprunter. Et personne ne savait à l'avance qui elle allait trouver sur cette route.

Et sa route l'a menée vers Yves, Yves qui n'exige rien d'elle, qui la couve du regard mais n'ose prononcer le moindre mot ni avancer le moindre geste, conscient du fossé qui les sépare, de peur de l'éloigner encore plus. Yves qui la comprend. Yves qu'elle comprend. Yves avec qui elle partage une passion et auprès de qui elle se sent vraiment à sa place. À regarder dans la même direction...

Pauvre Franz qui a quand même su se laisser éconduire, cher Michel qui a joué sans le savoir le noble chevalier délivrant l'innocente princesse prisonnière, et même ces journalistes avec leurs idées farfelues : elle devrait les remercier, tous, de l'avoir forcée à s'interroger sur ses propres sentiments.

Mais ça n'est pas pour obéir aux fantasmes des journalistes que Gabrièle s'est décidé à embrasser Yves pour lui dire au revoir !
Non.
C'était pour elle. Pour lui. Pour lui dire que oui, elle veut le revoir.
Que dans l'ivresse de la victoire elle le regarde lui, pas le public.
Pour lui montrer son cœur :
« Vois ! Et pense encore à moi, jusqu'à ce qu'on se revoie. »

Tout ce qu'elle n'ose pas encore exprimer par des mots, elle non plus, pourra-t-elle quand même le lui transmettre par ce seul geste ?