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Titre : La ruine
Auteur :
malurette
Base : Le bleu est une couleur chaude
Personnage/Couple : Clémentine/Emma
Genre : drame
Gradation : PG-13 / T
Légalité : propriété de Julie Maroh, je ne cherche ni à tirer profit ni à manquer de respect.
Prompt : 11. qui laisse ses affaires traîner partout
Note : j'ai détesté La vie d'Adèle et dedans c'est l'équivalent de cette scène qui a dû être le plus difficile à voir et entendre
Nombre de mots : 700
***
Certains disent que si on trompe au moins il ne faut pas que ça se sache ; que ce qu’on ne sait pas ne nous blesse pas. D’autres préfèrent l’honnêteté comme essentielle et professent qu’il vaut mieux avouer. Mais ensuite, si on n’arrive pas à pardonner et à faire à nouveau confiance…
Quand Clémentine commet un impair, les choses tournent très vite au vinaigre. Elle affirme que c’était un accident, qu’il n’y avait pas de sentiments, qu’il n’y aura pas de conséquence et essaie désespérément, sans minimiser sa faute, d’expliquer les choses. Emma catastrophée ne peut pas l’entendre et se laisse juste submerger par la colère.
Comment ça a pu arriver ! Mais enfin, elle n’était donc pas heureuse ?
Elle lui a tout donné, elle prenait soin d’elle, elles avaient une belle vie ensemble. Ou elle croyait qu’elles avaient… est-ce que tout ça n’était qu’un mensonge ?
Et avec un mec, en plus !
Et est-ce que ça n’est pas pire encore d’avoir fait ça pour le cul, sans amour ?
Dégoûtée, écœurée au-delà de tout… Ça fait si mal. Elle l’aimait tant ; trahie, la douleur est à la mesure du bonheur tout à coup brisé.
Prise de rage et de dégoût, Emma décide de tout jeter d’un coup : elle et ses souvenirs ! C’est tellement plus facile de rejeter la faute entièrement sur l’autre, de privilégier sa propre douleur sans voir celle de l’autre. Essayer de prendre en compte un point de vue opposé, c’est pour l’instant hors de sa portée.
Une valise qui traîne lui tombe sous la main, quelques affaires de première nécessité jetées à la va-vite dedans et une porte claque. Ça résonne dans le couloir de l’immeuble comme dans l’entrée de l’appartement, plus fort encore que les cris qui ont précédé et les suppliques qui suivent encore.
Elles restent chacune de leur côté à sangloter, à se lamenter sur ce qui vient de se briser, mais la porte ne se rouvrira pas.
Il y a quinze ans de ça une autre porte à claqué. C’est Emma que les parents de Clémentine ont jetée à la rue pour avoir débauché leur fille, et Clémentine a préféré la suivre, se faire renier par eux, que de les laisser simplement faire.
C’est au tour d’Emma aujourd’hui de jeter Clémentine de leur appartement, de sa vie, pour s’être débauchée avec… Ah.
Les doutes l’envahissent petit à petit.
Depuis combien de temps lui mentait-elle.
Combien de temps lui aurait-elle menti encore.
Aurait-elle fini par le ramener ici.
Aurait-elle fini par la quitter.
Aurait-elle été plus heureuse avec lui.
Avec un homme.
Cet homme
Ou n’importe lequel.
Quand elles se sont connues Emma croyait Clémentine hétéro. Elle a joué le rôle de la lesbienne plus âgée qui lui a permis d’ouvrir son placard. Mais si Clémentine n’était pas lesbienne tout compte fait, si les mauvaises langues avaient raison, si elle s’était méprise, aveuglée, qu’elle avait commis une erreur en la suivant et ne soit ensuite restée avec elle tout ce temps que parce que… pauvre petite, jetée à la porte par ses parents elle n’avait plus d’autre solution que continuer à la suivre, ou se retrouver simplement à la rue.
Si elles avaient commis depuis le début une monumentale erreur…
Clémentine était arrivée avec rien, que les habits qu’elle avait sur le dos, enfilés à la va vite, et trois sous en poche. Elles ont construit leur nid petit à petit à partir de là.
Emma vient de la rejeter avec à peine plus. Mais on n’efface pas comme ça quinze années de vie commune et il reste des affaires à elle partout. Encore de nombreux vêtements dans le placard. Des photos dans leur chambre, dans le salon, qu’Emma n’a pas le courage de brûler. Tel aliment dans le frigo que Clémentine affectionnait particulièrement et qu’Emma n’aime ni ne déteste, à laisser périmer. Son odeur entre leurs draps…
Leurs.
Clémentine jure ne pas l’y avoir amené, avoir laissé leur nid d’amour inviolé, mais elle a quand même ouvert une brèche. Et Emma ne sait pas si elle pourra faire de nouveau suffisamment confiance, à elle ou à qui que ce soit d’autre, pour rouvrir cette porte de sitôt.
Auteur :
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Base : Le bleu est une couleur chaude
Personnage/Couple : Clémentine/Emma
Genre : drame
Gradation : PG-13 / T
Légalité : propriété de Julie Maroh, je ne cherche ni à tirer profit ni à manquer de respect.
Prompt : 11. qui laisse ses affaires traîner partout
Note : j'ai détesté La vie d'Adèle et dedans c'est l'équivalent de cette scène qui a dû être le plus difficile à voir et entendre
Nombre de mots : 700
Certains disent que si on trompe au moins il ne faut pas que ça se sache ; que ce qu’on ne sait pas ne nous blesse pas. D’autres préfèrent l’honnêteté comme essentielle et professent qu’il vaut mieux avouer. Mais ensuite, si on n’arrive pas à pardonner et à faire à nouveau confiance…
Quand Clémentine commet un impair, les choses tournent très vite au vinaigre. Elle affirme que c’était un accident, qu’il n’y avait pas de sentiments, qu’il n’y aura pas de conséquence et essaie désespérément, sans minimiser sa faute, d’expliquer les choses. Emma catastrophée ne peut pas l’entendre et se laisse juste submerger par la colère.
Comment ça a pu arriver ! Mais enfin, elle n’était donc pas heureuse ?
Elle lui a tout donné, elle prenait soin d’elle, elles avaient une belle vie ensemble. Ou elle croyait qu’elles avaient… est-ce que tout ça n’était qu’un mensonge ?
Et avec un mec, en plus !
Et est-ce que ça n’est pas pire encore d’avoir fait ça pour le cul, sans amour ?
Dégoûtée, écœurée au-delà de tout… Ça fait si mal. Elle l’aimait tant ; trahie, la douleur est à la mesure du bonheur tout à coup brisé.
Prise de rage et de dégoût, Emma décide de tout jeter d’un coup : elle et ses souvenirs ! C’est tellement plus facile de rejeter la faute entièrement sur l’autre, de privilégier sa propre douleur sans voir celle de l’autre. Essayer de prendre en compte un point de vue opposé, c’est pour l’instant hors de sa portée.
Une valise qui traîne lui tombe sous la main, quelques affaires de première nécessité jetées à la va-vite dedans et une porte claque. Ça résonne dans le couloir de l’immeuble comme dans l’entrée de l’appartement, plus fort encore que les cris qui ont précédé et les suppliques qui suivent encore.
Elles restent chacune de leur côté à sangloter, à se lamenter sur ce qui vient de se briser, mais la porte ne se rouvrira pas.
Il y a quinze ans de ça une autre porte à claqué. C’est Emma que les parents de Clémentine ont jetée à la rue pour avoir débauché leur fille, et Clémentine a préféré la suivre, se faire renier par eux, que de les laisser simplement faire.
C’est au tour d’Emma aujourd’hui de jeter Clémentine de leur appartement, de sa vie, pour s’être débauchée avec… Ah.
Les doutes l’envahissent petit à petit.
Depuis combien de temps lui mentait-elle.
Combien de temps lui aurait-elle menti encore.
Aurait-elle fini par le ramener ici.
Aurait-elle fini par la quitter.
Aurait-elle été plus heureuse avec lui.
Avec un homme.
Cet homme
Ou n’importe lequel.
Quand elles se sont connues Emma croyait Clémentine hétéro. Elle a joué le rôle de la lesbienne plus âgée qui lui a permis d’ouvrir son placard. Mais si Clémentine n’était pas lesbienne tout compte fait, si les mauvaises langues avaient raison, si elle s’était méprise, aveuglée, qu’elle avait commis une erreur en la suivant et ne soit ensuite restée avec elle tout ce temps que parce que… pauvre petite, jetée à la porte par ses parents elle n’avait plus d’autre solution que continuer à la suivre, ou se retrouver simplement à la rue.
Si elles avaient commis depuis le début une monumentale erreur…
Clémentine était arrivée avec rien, que les habits qu’elle avait sur le dos, enfilés à la va vite, et trois sous en poche. Elles ont construit leur nid petit à petit à partir de là.
Emma vient de la rejeter avec à peine plus. Mais on n’efface pas comme ça quinze années de vie commune et il reste des affaires à elle partout. Encore de nombreux vêtements dans le placard. Des photos dans leur chambre, dans le salon, qu’Emma n’a pas le courage de brûler. Tel aliment dans le frigo que Clémentine affectionnait particulièrement et qu’Emma n’aime ni ne déteste, à laisser périmer. Son odeur entre leurs draps…
Leurs.
Clémentine jure ne pas l’y avoir amené, avoir laissé leur nid d’amour inviolé, mais elle a quand même ouvert une brèche. Et Emma ne sait pas si elle pourra faire de nouveau suffisamment confiance, à elle ou à qui que ce soit d’autre, pour rouvrir cette porte de sitôt.
no subject
Date: 2014-07-02 06:06 pm (UTC)Je n'ai pas trop aimé le fait qu'Emma se mette à douter de la sexualité même de Clémentine ; telle que je la vois, cultivée et ouverte d'esprit, elle accepterait la bisexualité. Ce qui la choquerait, ce serait la trahison elle-même.
Trahison que tu as d'ailleurs très bien retranscrite, avec la rage, le dégoût, le cpoté impulsif et blessé. On visualise vraimemt ce qui se passe, c'est très fort et très vivant. Et triste, évidemment.
no subject
Date: 2014-07-02 07:38 pm (UTC)Mon raisonnement c'est que quand Emma l'a connue, Clémentine avait 15 ans et elle la croyait hétéro, 17 ans quand elles se sont mises ensemble et elle n'a pas connu d'autre femme avant elle - ni après puisque c'est avec un mec qui la trompe. De façon très sombre, ça peut carrément être vu comme du détournement de mineure, et le fait qu'elles soient restées ensemble après que les parents de Clémentine l'aient reniée, du Syndrome de Stockholm.
Pendant toute leur relation ensuite, Clémentine aurait préféré rester dans le placard puisque pour elle sa sexualité est quelque chose de privé alors qu'Emma voudrait la forcer à l'afficher comme acte politique. Du point de vue d'Emma, ça pourrait s'interpréter comme "Clémentine refuse de se définir comme lesbienne, leur relation est donc peut-être If It's You It's Okay". Leur différence de point de vue sur la visibilité est d'ailleurs source de dispute, la dernière chose qu'on voit avant de sauter de six mois dans le temps et arriver à la rupture. Rupture pendant laquelle il n'est pas clair que ce qui la blesse c'est "juste" la tromperie, ou le fait que ça ait été avec un homme et pas une femme.
D'expérience, malheureusement pas mal de gays ne sont pas si ouverts d'esprit et considèrent les bis comme des tricheurs qui n'assument pas complètement leur "homo"sexualité.
Donc sous le choc de cette trahison je trouve plus facile de penser "merde, et si je m'étais trompée du tout au tout sur elle ?" que "ah tiens en fait ma copine est bi".
no subject
Date: 2014-07-18 06:44 pm (UTC)