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glyficTitre : Du temps pour elles
Auteur :malurette
Base : Avatar: the Legend of Korra
Personnages/Couple : Korra/Asami Sato
Genre : gen-ish
Gradation : PG~ / K++
Légalité : propriété de Bryke, je ne cherche ni à tirer profit ni à manquer de respect.
Thème : « vacations and holidays pourladiesbingo (vacances)
Continuité/Spoil éventuel : saisons 2, 3, 4, jusqu'à la fin
Avertissements : mention de torture et de suicide
Nombre de mots : 1700+
***
Korra avait disparu durant trois longues années. C’est très long, ça, quand on a à peine seize ans et qu’on déplore l’absence de sa meilleure amie, ou qu’on voit son pays ravagé par des bandits et qu’on désespère de voir la justice rendue un jour. C’est également très long quand on a dix-neuf ans et qu’on vient de sauver le monde et qu’on se sent tout d’un coup déjà bien vieille.
Korra avait eu besoin de temps mort pour se remettre après la dernière épreuve subie, mais ces trois années ne furent en rien de vacances. Sévèrement blessée aussi bien physiquement que mentalement, il lui fallut tout ce temps pour guérir.
Une fois déjà, à un moment où elle avait cru perdre son identité en tant qu’Avatar, elle avait envisagé de mourir afin d’échapper à une vie mutilée, inutile, et donner une chance au monde de retrouver un nouvel Avatar accompli réincarné. Elle n’alla bien sûr pas jusqu’au bout de cette idée et se comptait éternellement reconnaissante envers ses vies antérieures de lui avoir offert un autre moyen, mais elle y avait bel et bien pensée.
Cette fois-ci, elle s’était jetée dans une bataille en se pensant parfaitement préparée à donner sa vie pour la liberté et l’avenir des Nomades de l’Air et pour préserver le fragile nouvel équilibre du monde. Son idée de la mort était alors rapide et sans douleur, l’oblitération instantanée de tout en plein milieu d’un combat intense ; quelque chose qu’elle n’aurait pas vue venir.
Au lieu de ça, elle se trouva écrasée par un pouvoir supérieur et capturée. Ses ennemis moquèrent sa faiblesse, et la torturèrent. Les menottes et les chaînes retenant ses chevilles et ses poignets l’écartelaient, le poison s’infiltrant dans ses veines brûlait à cœur tout son être, et la voix de Zaheer disparut sous le souvenir de celle d’Amon.
À les entendre, l’Avatar était devenu inutile. On allait donc s’en débarrasser, et elle, Korra, n’entrait même pas dans leur équation. Pour le Lotus Rouge, elle n’existait même pas, elle n’avait pas de vie propre : elle était l’Avatar, et l’Avatar n’était pas une personne humaine mais un symbole obsolète à détruire. Totalement, définitivement.
Or deux fois déjà auparavant, Korra avait manqué de peu voir son statut d’Avatar détruit. D’abord Amon lui vola sa maîtrise des éléments. Ensuite Unalaqq lui arracha Raava, l’Esprit de Lumière dont elle, humaine, était l’avatar, rompant ainsi le cycle de ses réincarnations. Depuis, Korra était à la fois le dernier Avatar du cycle précédent, et le premier d’un nouveau… à moins que le Lotus Rouge parvienne à ses fins, et elle en serait aussi le dernier, le seul. Il n’y aurait pas de nouveau cycle du tout.
Korra s’était préparée à la possibilité de sa propre fin, en tant qu’individu mortel, mais pas à celle de Raava, celle de l’Avatar qui devait transcender toutes les existences… et elle ne pensait pas que ça arriverait réellement. Elle croyait qu’à la fin, elle serait toujours plus forte et plus maligne de que le Lotus Rouge et qu’elle trouverait bien un moyen de sauver et les Nomades de l’Air et sa propre vie. Et rien ne l’avait préparée à une longue et douloureuse agonie.
Même après que Su Yin ait extrait le poison de son corps, Korra souffrit encore de douleurs incessantes, envahissantes… et des cauchemars où elle se voyait affreusement impuissante lui rendait tout repos impossible. Il lui fallut six longs mois rien que pour réapprendre à marcher, pour reprendre assez de forces pour accomplir à nouveau seule tous les gestes de la vie quotidienne et redevenir autonome. Dépendre à nouveau de ses parents pour prendre soin d’elle, comme si elle était encore un gros bébé de quatre ans, l’humilia tout ce temps.
Pendant sa convalescence, Tenzin avait fait savoir sans ambiguïté que les Noamdes de l’Air assumaient le rôle de l’Avatar à sa place pour venir en aide à qui en avait besoin et maintenir l’équilibre du monde. Il fallait bien que quelqu’un le fasse… mais plus l’Avatar, plus Korra elle-même.
Une fois suffisamment rétablie physiquement pour à nouveau, elle s’embarqua dans une quête pour trouver sa nouvelle place dans ce monde où elle n’en avait plus. Deux années d’errance à travers un Royaume de la Terre qui semblait très bien se reconstruire sans son aide, n’eurent rien de vacances. Si elle osait se risquer à une comparaison avec les employés d’usine brièvement rencontrés à Republic City, elle dirait qu’elle s’était retrouvée sans emploi, virée de son rôle obsolète d’Avatar… ce rôle autour duquel elle avait construit toute son identité, d’aussi loin qu’elle se souvienne. Le voyage à effectuer en elle-même à la recherche de qui pouvait bien lui rester fut difficile et lui sembla interminable.
Pendant ce temps, restée à Republic City, Asami travaillait dur. Il fallait rebâtir la ville et elle redessina le tracé des rues autour des bosquets de jungle, incluant les lianes spirituelles comme élément à part entière du nouveau plan de ville. Elle créa de nouvelles infrastructures, apporta de nouvelles technologies, et offrit même de refaire à neuf les anciens costumes de vols des Nomades de l’Air pour les mettre plus en adéquation avec la renaissance, l’évolution et la modernisation de leur groupe.
Elle attendit patiemment que Korra revienne. Elle fut témoin de la catastrophe politique au Royaume de la Terre et de sa fin. Elle traversa la tourmente intérieure de la réconciliation avec son père, ce qui l’obligea à revisiter ses crimes avant de pouvoir lui pardonner. Elle vit la ville qu’elle avait déjà reconstruite une fois, à nouveau détruite, et un nouveau Portail vers le Monde des Esprits s’ouvrir en son cœur même. Une fois de plus, une fois de trop, elle crut voir Korra disparaître sous ses yeux. Alors, après toutes ces épreuves, elle avait vraiment besoin d’un répit.
Korra ne considérait pas qu’elle fuyait à nouveau ses responsabilité en lui proposant des vacances : elle faisait cela pour Asami.
Asami s’était sentie laissée pour compte la fois où Korra, Mako et Bolin se rendirent dans le Monde des Esprits pour combattre Vaatu pendant qu’elle restait en dehors, dans le monde physique. Ils lui racontèrent ensuite, chacun à sa façon, ce qui s’y était passé. Elle fut témoin, comme tant d’autres, de la manifestation de l’Avatar dans le monde extérieur, mais ne vit jamais directement ce qu’elle imaginait comme les mystères profonds des pouvoirs de Korra, et en jalousait un peu ses amis.
Des gens qui ne la connaissaient pas bien auraient pu dire, peut-être, qu’une fille comme elle aussi versée dans la technologie ne devait pas être assez spirituelle pour côtoyer les Esprits, mais elle estimait que créer des machines qui facilitent la vie quotidienne des gens, et les voir développer leur vie intérieure, n’étaient pas incompatible. Au contraire : elle en voulait comme preuve la façon dont elle avait rebâti Republic City, intégrant les rues et les lianes avec respect de la place de chaque et en aidant la cohabitation des humains et des esprits.
Pour Asami, l’idée même du Monde des Esprits était liée à Korra et pour cela aussi, ça l’en rendait curieuse. À quel point ressemblait-il vraiment, d’une part au monde réel qu’elle connaissait, d’une autre au monde imaginaire dont elle rêvait parfois la nuit ?
Finalement, ce fut encore plus fou que tout ce qu’elle avait pu imaginer. Tout y était si joli, avec tant de jolies couleurs, intenses, brillantes, vibrantes, débordant de vie – des choses qui étaient des fleurs et des papillons et des oiseaux tout à la fois ? Avec les Esprits, tout était possible !
Korra avait entendu dire qu’il faudrait une quantité d’énergie spirituelle phénoménale pour transformer le paysage dans ce monde, mais que son ambiance changeait aisément en fonction de l’état d’esprit de l’Avatar qui le visitait. Du coup, même si sa propre imagination ne limitait pas les choses, ce qu’elle avait en tête ces temps-ci aidait les esprits à se montrer amicaux avec elles. Elle expliqua, un peu gênée :
« Je suis tellement heureuse d’être avec toi ici. Du coup, ce monde est aussi heureux que moi que tu sois là. Et comme de toute façon, n’importe quel endroit avec toi dedans sera forcément beau… avec en plus Raava pour donner un coup de main, tout ici peut être aussi beau que tu le voudras. »
Le lien entre le Monde des Esprits et l’Avatar, Korra avait appris son existence par l’Oncle Iroh la fois précédente où elle s’était retrouvée là… sous la forme d’une petite fille perdue. Les ajouts étaient de son cru. Et elle préféra taire que cette fameuse fois précédente, elle avait assisté à un mariage. Elle était de retour, cette fois en tant que jeune femme, adulte, belle, forte et confiante. Et accompagnée. L’Oncle Iroh plaisanta juste un peu sur la présence de sa compagne, mais sans insister.
Quand Korra avait lancé l’idée de ce voyage, elle l’avait présenté comme des vacances, pas une lune de miel. Pour autant qu’elles comptaient profiter à fond de ces moments, elles gardaient toutes deux à l’esprit tout ce qu’il leur restait à faire dans le monde physique. Mais, ça restait un « plus tard ». Elles avaient bien assez de temps devant elles pour tirer le meilleur parti de leur visite ici avant d’avoir à rentrer… et tellement à voir !
Korra se rappela un autre enseignement de l’Oncle Iroh : la meilleure façon de s’aider soi-même, c’était d’abord d’aider autrui. Elle était là pour accompagner Asami avant de s’occuper d’elle-même. Ça la rendait heureuse de réaliser un souhait d’Asami, de prendre soin d’elle… et au passage, elle s’en trouvait mieux elle-même. Korra avait elle aussi besoin de ce temps de repos, à l’écart du monde, pour de vrai cette fois.
En fin de compte, leur petit voyage, d’une certaine façon, n’était seulement pour leur petit bonheur égoïste mais bénéficiait au monde entier : elles en faisaient le symbole de l’union entre spirituel et matériel, concrétisée par l’Avatar choisissant comme amie, comme compagne et comme égale, d’une fille dépourvue de la moindre maîtrise d’élément mais ouverte aux esprits. Ensemble, elles représentaient la communion des deux mondes et l’essence même de l’Avatar : humaine et spirituelle.
Alors… en plus de vacances bien méritées, elle trouvait quand même moyen de justifier leur voyage comme un peu de travail officiel ?
Auteur :
maluretteBase : Avatar: the Legend of Korra
Personnages/Couple : Korra/Asami Sato
Genre : gen-ish
Gradation : PG~ / K++
Légalité : propriété de Bryke, je ne cherche ni à tirer profit ni à manquer de respect.
Thème : « vacations and holidays pour
ladiesbingo (vacances)Continuité/Spoil éventuel : saisons 2, 3, 4, jusqu'à la fin
Avertissements : mention de torture et de suicide
Nombre de mots : 1700+
Korra avait disparu durant trois longues années. C’est très long, ça, quand on a à peine seize ans et qu’on déplore l’absence de sa meilleure amie, ou qu’on voit son pays ravagé par des bandits et qu’on désespère de voir la justice rendue un jour. C’est également très long quand on a dix-neuf ans et qu’on vient de sauver le monde et qu’on se sent tout d’un coup déjà bien vieille.
Korra avait eu besoin de temps mort pour se remettre après la dernière épreuve subie, mais ces trois années ne furent en rien de vacances. Sévèrement blessée aussi bien physiquement que mentalement, il lui fallut tout ce temps pour guérir.
Une fois déjà, à un moment où elle avait cru perdre son identité en tant qu’Avatar, elle avait envisagé de mourir afin d’échapper à une vie mutilée, inutile, et donner une chance au monde de retrouver un nouvel Avatar accompli réincarné. Elle n’alla bien sûr pas jusqu’au bout de cette idée et se comptait éternellement reconnaissante envers ses vies antérieures de lui avoir offert un autre moyen, mais elle y avait bel et bien pensée.
Cette fois-ci, elle s’était jetée dans une bataille en se pensant parfaitement préparée à donner sa vie pour la liberté et l’avenir des Nomades de l’Air et pour préserver le fragile nouvel équilibre du monde. Son idée de la mort était alors rapide et sans douleur, l’oblitération instantanée de tout en plein milieu d’un combat intense ; quelque chose qu’elle n’aurait pas vue venir.
Au lieu de ça, elle se trouva écrasée par un pouvoir supérieur et capturée. Ses ennemis moquèrent sa faiblesse, et la torturèrent. Les menottes et les chaînes retenant ses chevilles et ses poignets l’écartelaient, le poison s’infiltrant dans ses veines brûlait à cœur tout son être, et la voix de Zaheer disparut sous le souvenir de celle d’Amon.
À les entendre, l’Avatar était devenu inutile. On allait donc s’en débarrasser, et elle, Korra, n’entrait même pas dans leur équation. Pour le Lotus Rouge, elle n’existait même pas, elle n’avait pas de vie propre : elle était l’Avatar, et l’Avatar n’était pas une personne humaine mais un symbole obsolète à détruire. Totalement, définitivement.
Or deux fois déjà auparavant, Korra avait manqué de peu voir son statut d’Avatar détruit. D’abord Amon lui vola sa maîtrise des éléments. Ensuite Unalaqq lui arracha Raava, l’Esprit de Lumière dont elle, humaine, était l’avatar, rompant ainsi le cycle de ses réincarnations. Depuis, Korra était à la fois le dernier Avatar du cycle précédent, et le premier d’un nouveau… à moins que le Lotus Rouge parvienne à ses fins, et elle en serait aussi le dernier, le seul. Il n’y aurait pas de nouveau cycle du tout.
Korra s’était préparée à la possibilité de sa propre fin, en tant qu’individu mortel, mais pas à celle de Raava, celle de l’Avatar qui devait transcender toutes les existences… et elle ne pensait pas que ça arriverait réellement. Elle croyait qu’à la fin, elle serait toujours plus forte et plus maligne de que le Lotus Rouge et qu’elle trouverait bien un moyen de sauver et les Nomades de l’Air et sa propre vie. Et rien ne l’avait préparée à une longue et douloureuse agonie.
Même après que Su Yin ait extrait le poison de son corps, Korra souffrit encore de douleurs incessantes, envahissantes… et des cauchemars où elle se voyait affreusement impuissante lui rendait tout repos impossible. Il lui fallut six longs mois rien que pour réapprendre à marcher, pour reprendre assez de forces pour accomplir à nouveau seule tous les gestes de la vie quotidienne et redevenir autonome. Dépendre à nouveau de ses parents pour prendre soin d’elle, comme si elle était encore un gros bébé de quatre ans, l’humilia tout ce temps.
Pendant sa convalescence, Tenzin avait fait savoir sans ambiguïté que les Noamdes de l’Air assumaient le rôle de l’Avatar à sa place pour venir en aide à qui en avait besoin et maintenir l’équilibre du monde. Il fallait bien que quelqu’un le fasse… mais plus l’Avatar, plus Korra elle-même.
Une fois suffisamment rétablie physiquement pour à nouveau, elle s’embarqua dans une quête pour trouver sa nouvelle place dans ce monde où elle n’en avait plus. Deux années d’errance à travers un Royaume de la Terre qui semblait très bien se reconstruire sans son aide, n’eurent rien de vacances. Si elle osait se risquer à une comparaison avec les employés d’usine brièvement rencontrés à Republic City, elle dirait qu’elle s’était retrouvée sans emploi, virée de son rôle obsolète d’Avatar… ce rôle autour duquel elle avait construit toute son identité, d’aussi loin qu’elle se souvienne. Le voyage à effectuer en elle-même à la recherche de qui pouvait bien lui rester fut difficile et lui sembla interminable.
Pendant ce temps, restée à Republic City, Asami travaillait dur. Il fallait rebâtir la ville et elle redessina le tracé des rues autour des bosquets de jungle, incluant les lianes spirituelles comme élément à part entière du nouveau plan de ville. Elle créa de nouvelles infrastructures, apporta de nouvelles technologies, et offrit même de refaire à neuf les anciens costumes de vols des Nomades de l’Air pour les mettre plus en adéquation avec la renaissance, l’évolution et la modernisation de leur groupe.
Elle attendit patiemment que Korra revienne. Elle fut témoin de la catastrophe politique au Royaume de la Terre et de sa fin. Elle traversa la tourmente intérieure de la réconciliation avec son père, ce qui l’obligea à revisiter ses crimes avant de pouvoir lui pardonner. Elle vit la ville qu’elle avait déjà reconstruite une fois, à nouveau détruite, et un nouveau Portail vers le Monde des Esprits s’ouvrir en son cœur même. Une fois de plus, une fois de trop, elle crut voir Korra disparaître sous ses yeux. Alors, après toutes ces épreuves, elle avait vraiment besoin d’un répit.
Korra ne considérait pas qu’elle fuyait à nouveau ses responsabilité en lui proposant des vacances : elle faisait cela pour Asami.
Asami s’était sentie laissée pour compte la fois où Korra, Mako et Bolin se rendirent dans le Monde des Esprits pour combattre Vaatu pendant qu’elle restait en dehors, dans le monde physique. Ils lui racontèrent ensuite, chacun à sa façon, ce qui s’y était passé. Elle fut témoin, comme tant d’autres, de la manifestation de l’Avatar dans le monde extérieur, mais ne vit jamais directement ce qu’elle imaginait comme les mystères profonds des pouvoirs de Korra, et en jalousait un peu ses amis.
Des gens qui ne la connaissaient pas bien auraient pu dire, peut-être, qu’une fille comme elle aussi versée dans la technologie ne devait pas être assez spirituelle pour côtoyer les Esprits, mais elle estimait que créer des machines qui facilitent la vie quotidienne des gens, et les voir développer leur vie intérieure, n’étaient pas incompatible. Au contraire : elle en voulait comme preuve la façon dont elle avait rebâti Republic City, intégrant les rues et les lianes avec respect de la place de chaque et en aidant la cohabitation des humains et des esprits.
Pour Asami, l’idée même du Monde des Esprits était liée à Korra et pour cela aussi, ça l’en rendait curieuse. À quel point ressemblait-il vraiment, d’une part au monde réel qu’elle connaissait, d’une autre au monde imaginaire dont elle rêvait parfois la nuit ?
Finalement, ce fut encore plus fou que tout ce qu’elle avait pu imaginer. Tout y était si joli, avec tant de jolies couleurs, intenses, brillantes, vibrantes, débordant de vie – des choses qui étaient des fleurs et des papillons et des oiseaux tout à la fois ? Avec les Esprits, tout était possible !
Korra avait entendu dire qu’il faudrait une quantité d’énergie spirituelle phénoménale pour transformer le paysage dans ce monde, mais que son ambiance changeait aisément en fonction de l’état d’esprit de l’Avatar qui le visitait. Du coup, même si sa propre imagination ne limitait pas les choses, ce qu’elle avait en tête ces temps-ci aidait les esprits à se montrer amicaux avec elles. Elle expliqua, un peu gênée :
« Je suis tellement heureuse d’être avec toi ici. Du coup, ce monde est aussi heureux que moi que tu sois là. Et comme de toute façon, n’importe quel endroit avec toi dedans sera forcément beau… avec en plus Raava pour donner un coup de main, tout ici peut être aussi beau que tu le voudras. »
Le lien entre le Monde des Esprits et l’Avatar, Korra avait appris son existence par l’Oncle Iroh la fois précédente où elle s’était retrouvée là… sous la forme d’une petite fille perdue. Les ajouts étaient de son cru. Et elle préféra taire que cette fameuse fois précédente, elle avait assisté à un mariage. Elle était de retour, cette fois en tant que jeune femme, adulte, belle, forte et confiante. Et accompagnée. L’Oncle Iroh plaisanta juste un peu sur la présence de sa compagne, mais sans insister.
Quand Korra avait lancé l’idée de ce voyage, elle l’avait présenté comme des vacances, pas une lune de miel. Pour autant qu’elles comptaient profiter à fond de ces moments, elles gardaient toutes deux à l’esprit tout ce qu’il leur restait à faire dans le monde physique. Mais, ça restait un « plus tard ». Elles avaient bien assez de temps devant elles pour tirer le meilleur parti de leur visite ici avant d’avoir à rentrer… et tellement à voir !
Korra se rappela un autre enseignement de l’Oncle Iroh : la meilleure façon de s’aider soi-même, c’était d’abord d’aider autrui. Elle était là pour accompagner Asami avant de s’occuper d’elle-même. Ça la rendait heureuse de réaliser un souhait d’Asami, de prendre soin d’elle… et au passage, elle s’en trouvait mieux elle-même. Korra avait elle aussi besoin de ce temps de repos, à l’écart du monde, pour de vrai cette fois.
En fin de compte, leur petit voyage, d’une certaine façon, n’était seulement pour leur petit bonheur égoïste mais bénéficiait au monde entier : elles en faisaient le symbole de l’union entre spirituel et matériel, concrétisée par l’Avatar choisissant comme amie, comme compagne et comme égale, d’une fille dépourvue de la moindre maîtrise d’élément mais ouverte aux esprits. Ensemble, elles représentaient la communion des deux mondes et l’essence même de l’Avatar : humaine et spirituelle.
Alors… en plus de vacances bien méritées, elle trouvait quand même moyen de justifier leur voyage comme un peu de travail officiel ?
