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Titre : Une excuse en béton (il n'a pas fait exprès !)
Auteur : [personal profile] malurette
Base : LastMan, cartoon
Personnages : Howard & Dave McKenzie
Genre : gen
Gradation : PG / K+
Légalité : propriété de Balak Vivès Sanlaville & Périn ; je ne cherche ni à tirer profit ni à manquer de respect.

Thème : "help" d’après [community profile] 15kisses (aide)
Continuité/Spoil éventuel : pré série - Howie : 15 ans 1/2
Nombre de mots : 3500

***

Howard ne s'est jamais bien rappelé comment l'accident est arrivé, exactement. Une minute, il était en train de taper gauchement dans un sac de frappe et de s'énerver dessus parce que c'était plus dur qu'il n'y paraissait. Son bras partait régulièrement de travers, il manquait de force, c'était long, répétitif, ennuyeux, fatigant. À se demander franchement pourquoi Dave et les autres adoraient ça, eux.
Et puis tout à coup il s'est retrouvé par terre, roulé en boule contre le mur, serrant sa main endolorie.
Il sait qu'il a senti quelque chose craquer, mais plus à quel moment ni contre quoi. Il suppose qu'il raté son mouvement de façon spectaculaire, après y avoir mis trop de force ; il a glissé, emporté par son élan, et cogné violemment, mais il ne sait pas contre quoi exactement : le mur derrière, ou le sol ? Il est tombé, en tout cas, et il s'est mal ramassé, mais est-ce que c'était la cause ou la conséquence du choc...
Il a vu des étoiles et s'est fait peur en se relevant, quand tout s'est mis à tourner autour de lui. Il n'aurait plus manqué qu'il fasse une seconde chute ! Mais il n'allait pas rester par terre indéfiniment et finir par attirer l'attention sur lui. Déjà qu'on commençait à le regarder bizarrement...
« Hey. Ça va ? »
Il répondit une platitude quelconque et se dirigea à pas aussi mesurés que possible vers les sanitaires. D'abord, il avait besoin de se réfugier dans un endroit calme et isolé, loin de tous les boxeurs, de l'éclairage violent et des bruits continus de la grande salle. Ensuite, il fit couler longuement de l'eau froide sur sa main. Il n'y avait pas de plaie à nettoyer, pas de brûlure à apaiser, mais il espérait que le froid engourdirait quand même la douleur qui y pulsait.
Ce fut peine perdue, ou alors ça empêcha seulement que ça devienne encore nettement pire. Un quart d'heure plus tard, malgré la tentative, sa main était rouge, enflée, et toujours douloureuse.
Et quelqu'un, s'inquiétant de ne pas le voir revenir, vint demander ce qu'il trafiquait. Si ç'avait été Dave, il aurait sans doute eu honte qu'il vienne le materner, mais, comme c'était un membre quelconque, un de ceux qui tapait sur un sac voisin du sien pendant l'exercice, ça l'agaça seulement. Ça valait probablement mieux. Et il renonça donc à cet effort inutile.
Il ne pouvait cependant pas reprendre l'entraînement pour autant : il était incapable d'utiliser correctement sa main. C'était impossible de fermer le poing, et donc de continuer à frapper quoi que ce soit, mais également de tenir la poignée d'une corde, ou à peu près n'importe quoi d'autre. Il passa donc la fin de la séance assis sur un banc à bouder et à essayer de ne pas laisser voir à quel point il s'était fait mal. C'était franchement trop bête comme situation, il essayait encore d'en nier la gravité.
Il aurait dû, évidemment, aller trouver le coach et demander à ce qu'il examine sa main. Il n'osa pas. La honte d'avoir échoué de manière aussi minable à un exercice basique le retint, et puis il avait trop peur de ce qu'il pourrait y trouver.

La fin de journée s'éternisa, et les choses se compliquèrent encore quand elle fut enfin finie. Se changer, se doucher, se rhabiller alors que sa main dominante refusait de coopérer fut déjà assez difficile en soi.
Dave remarqua bien que quelque chose n'allait pas mais il essaya de noyer le poisson.
« He ben ? Pourquoi tu tires la tronche comme ça ?
- J'ai l'impression de perdre mon temps ici, ronchonna-t-il, avec encore plus de mauvaise humeur qu'il n'aurait dû.
- Pourtant tu t'améliores, tu sais. »
Il répondit par un grognement. Il ne tenait vraiment pas à débattre de ce sujet ce soir. Il voulait juste rentrer et se tenir bien tranquille.
Se tenir à l'arrière du scooter se révéla encore plus compliqué. Dave lui jeta bien un regard soupçonneux, mais n'insista pas.

Il n'avait besoin que d'une main pour manger une tranche de pizza, bon, mais de toute façon la douleur lui coupait l'appétit donc le dîner ne s'éternisa pas de son côté.
Il ne mentit pas vraiment quand il prétendit avoir passé une mauvaise semaine, être fatigué et préférer se coucher tôt. Il en faisait toujours un peu trop pour ses cours, et ce samedi après-midi comptait dans la semaine écoulée, après tout. Il espérait qu'après une bonne nuit de sommeil, tout irait mieux.
Mais il passa une mauvaise nuit, se réveilla plusieurs fois entre des périodes de sommeil agité. Au matin, il n'était pas reposé du tout, et un vilain hématome ornait le dos de sa main, formant même une bosse. La douleur s'étendait jusqu'au coude désormais, il avait le poignet raidi de crampes. Il n'était toujours pas capable de bouger les doigts. Si Dave ne remarquait rien, ça serait un miracle... occupé comme il était chaque matin à préparer le petit déjeuner et vérifier son sac de sport, avait-il une chance qu'il ne lui prête pas attention ?

« Dis donc tu as mauvaise mine ce matin. Et je t'ai entendu t'agiter cette nuit. Tu as fait des cauchemars ou quelque chose ? »
...Évidemment, il allait le remarquer.
« Pas que je me souvienne. »
Même à lui, sa voix sembla fortement diminuée par la fatigue.
« Mais je crois que j'ai dû mal dormir, » concéda-t-il.

Comme il tenait son bras blessé serré contre lui et faisait de son mieux pour éviter de le bouger trop pour essayer de garder la douleur en respect, Dave se méprit sur son attitude. Et s'inquiéta, bien sûr, mais, focalisé sur autre chose, il ne remarqua pas le bleu sur sa main, suffisamment cachée.
« Qu'est-ce qu'il y a, t'as mal au ventre ? »
Il répondit par un vague grognement ; ça voulait dire non, mais ça n'était pas très clair. Comme il n'avait pas d'appétit ce matin – il avait trop mal, il était trop fatigué pour ça – Dave put continuer à le croire malade à la place.

« Ça ira quand même pour le club ? Tu peux pas rester ici tout seul... »
Il hausse son épaule valide ;
« On fera avec. »

Une fois au club, Dave partit immédiatement s'entraîner de son côté, le laissant avec le seul conseil d'aller dire au coach si vraiment il ne se sentait pas bien. Ils ne jouaient pas du tout au même niveau tous les deux et il ne le croiserait presque pas de toute la matinée. Il se croyait tranquille de ce côté.
Il était encore dans le vestiaire, à se demander s'il aurait le courage de se changer alors qu'il avait déjà eu bien assez de mal comme ça à s'habiller une première fois plus tôt ce matin, quand le coach débarqua, trouvant qu'il mettait vraiment trop de temps. Et à lui en revanche, sa blessure de lui échappa pas.
« Bon Junior, c'est pour aujourd'hui pour demain ? ...mais ! t'as un bleu énorme ! Comment tu t'es fait ça ? »
Pendant au moins deux longues secondes, il envisagea de mentir ouvertement, prétendre ne pas savoir, que ça soit arrivé comme ça pendant la nuit... il n'en eut pas l'énergie.
« C'est le sac de frappe qui a gagné, hier, finalement.
- Tss. Bon, fais voir ça de plus près. »

Il lui palpa brièvement le dos de la main, passant seulement le bout du doigt le long des os, mais ça suffit à lui tirer un sifflement de douleur.
« C'est probablement cassé. Tu ferais bien d'aller faire examiner ça au plus vite. »
Cassé ! À cause d'une simple chute ! Mais ça n'était pas possible. Un dimanche, la seule solution serait d'aller aux urgences, mais à quoi bon ? Ça n'était pas urgent justement, et si c'était pour attendre des heures et des heures... Et, même s'il n'osa pas formuler sa crainte à haute voix, il n'était pas certain que l'assurance du pensionnat le couvre pour un accident arrivé à l'extérieur. Plus encore, il craignait que si les Sœurs apprenaient qu'un accident était arrivé alors qu'il était sous la garde de son frère, elles lui interdisent désormais ces sorties en sa compagnie.
Surtout, s'il allait à l'hôpital maintenant, et que ça durait trop longtemps, voire pire, qu'ils le gardaient, qu'est-ce que Dave dirait aux Sœurs ensuite, hein ?

Ça pouvait bien attendre l'infirmerie de l'internat, au point où il en était. Le coach secoua la tête, n'insista pas ; il lui banda la main pour éviter que les os bougent et que l'hématome s'étende plus, et le dispensa officiellement d'entraînement. Restait à attendre plusieurs heures que la matinée se passe, que Dave finisse le sien.

À la pause seulement, il osa aller le retrouver... gardant les mains croisées derrière le dos.
« He ben t'en tires une tête. Ça s'arrange vraiment pas on dirait.
- Hm. Tu... tu crois que tu pourrais me ramener au pensionnat plus tôt, ce soir ? »
D'habitude, il restait le plus tard possible. Au contraire, ce jour-là, il préférait y être de retour dès l'ouverture du créneau.
« Tu te sens si mal ?
- J'ai oublié un livre dont j'ai besoin pour finir ma compo. »
À la vérité, celle à laquelle il pensait était à rendre la semaine suivante seulement et il comptait la faire plus tard de toute façon, mais elle lui servait d'excuse s'il comptait finalement prendre de l'avance dessus.
« Tu sais que si ça va pas tu peux le dire hein. C'est pas une honte et je ne t'en voudrai pas.
- Je voudrais juste rentrer tôt. S'il te plaît ? »
Dave ne discuta pas plus. Il n'aimait pas écourter sa séance d'entraînement mais il accepta : il aimait encore moins qu'il arrive quoi que ce soit à son petit frère.

Dès que possible, il défit son bandage. Ça ne changeait pas grand' chose de toute façon, et il préférait que personne ne le voie.

Même une fois de retour, il s'obligea à attendre encore une longue heure de plus avant de claquer la porte du dortoir et de se traîner enfin à l'infirmerie. Il servit à la Sœur un demi mensonge, comme quoi il avait heurté le mur et ça faisait mal : c'était la stricte vérité, il omit simplement de préciser depuis combien de temps.
L'infirmière examina sa main rapidement, avec ce qu'il prit pour de la rudesse, et confirma le diagnostic du coach sportif : probablement cassé. Mais ça n'était pas possible de s'en occuper un dimanche soir, il faudrait patienter sagement jusqu'au lendemain matin. Elle lui administra un léger calmant, qui n'apaisa que très partiellement la douleur. Sœur Philippa n'était pas cruelle, mais l'internat manquait de moyens, ses méthodes étaient quelque peu dépassées, et sans doute, elle avait appris au fil de longues années de carrière à prendre de la distance avec toutes les misère de ses petits patients, sans quoi elle n'en finirait plus.
Il passa une seconde nuit affreuse. Quand elle le tira du lit aux aurores le lundi pour aller enfin se faire examiner, il s'était rarement senti aussi vaseux. Le sens du temps qui passait et les détails non essentiels lui échappaient de plus en plus. À part sa main toujours douloureuse, il ne ressentait plus grand' chose. Il se rappelle, objectivement, qu'il a passé une radio, et sait qu'on a programmé ensuite l'intervention pour réaligner son métacarpe fracturé. Mais tout était tellement flou... il n'était même pas sûr de savoir où exactement on l'envoya se faire opérer.

« Tu dis que c'est arrivé au club de boxe ? La fracture habituelle chez les boxeurs c'est plutôt le dernier doigt, de l'autre côté.
- He ben je ne dois vraiment pas être un bon boxeur, si je rate même ça, voilà tout. Est-ce que... ça va me poser problème par la suite pour écrire ?
- Normalement non. Ton doigt lui-même est intact, c'est juste dans la main. »

Il se rappelle que quelqu'un lui a expliqué rapidement les détails de l'intervention :
« Ta fracture est déplacée et c'est trop délicat à manipuler de l'extérieur alors il va falloir ouvrir. On va faire ça sous sédation légère et anesthésie locale, inciser ici, remettre les os bien en place, refermer et plâtrer. Rien de compliqué ni de bien long. Tu ne devrais même pas garder de cicatrice trop visible par la suite. »
Il demanda si on pouvait l'anesthésier tout de suite, dans ce cas.
« Ah non, ça n'est pas possible. Pas autant à l'avance. Ça te fait très mal ?
- C'est surtout que ça dure. C'est pénible à force.
- À force..?
- Vous ne direz rien aux Sœurs ? Je veux dire, le secret médical s'applique même si je suis mineur ?
- Dans la plupart des cas oui. Mais si j'ai des raisons de croire que tu es en danger immédiat, je devrai en référer aux autorités compétentes.
- C'est à dire ?
- Les services de protection de l'enfance.
- Non. Non ! Elles m'interdiraient de voir mon frère. Ça n'est pas sa faute, c'était un accident bête.
- Si quelqu'un te maltraite...
- Pas du tout. Mais. Ça date de samedi en fait. S'il vous plaît. Je suis tellement fatigué d'avoir mal, je n'en peux plus...
- Bon. Je vais voir ce qu'on t'a déjà donné, il y a combien de temps, et ce qu'on peut faire d'autre. »

Et puis ensuite, il avait fallu attendre encore, parce qu'entre les interventions de routine et les urgences le planning des salles d'opération n'était pas toujours exact. On l'avait préparé, drogué, et laissé à somnoler indéfiniment sur un brancard en salle pré-op. Entre le manque de sommeil et la médication un peu forte, il se sentait flotter. La douleur était toujours là, quelque part, mais comme détachée, loin, et cachée derrière une sorte de brouillard. Il avait la sensation de s'enfoncer, de plus en plus profond.
Ses paupières trop lourdes se fermèrent toutes seules. Il entendait encore les bruits de la salle, des allées et venues, des bouts de conversation prononcés ; il comprenait chaque mot l'un après l'autre mais aucune phrase complète. Il essaya de se les répéter mentalement, mais il les oubliait tous aussitôt.
Des images de l'environnement hospitalier se reconstituaient toutes seules dans son esprit, générées par les bruits ambiants et son imagination. Au milieu de ses hallucinations confuses, il sentit très distinctement une femme blonde venir se pencher sur lui et déposer un baiser.
Il se dit obscurément qu'il était en train de se noyer et qu'il devrait sans doute paniquer, mais non, il continuait à s'enfoncer calmement dans un sommeil de plus en plus profond.

Jusqu'à ce qu'on le secoue, un peu brutalement.
« Allez jeune homme, on se réveille, maintenant. »
Émergeant avec difficulté de sa torpeur, il essaya de demander si ça y était, l'intervention était finie.
« Non justement, on t'y emmène. Enfin si l'anesthésiste l'autorise, tu as l'air un peu plus parti que tu ne devrais à ce stade. »
Ça expliquait sans doute les hallucinations. Il se sentit frissonner. Ses yeux le brûlaient, sans qu'il sache trop si c'était la fatigue toujours présente ou des larmes indues qui pointaient.
« Parti comment ?
- Soit qu'on t'a donné un léger surdosage, soit que tu as métabolisé tes médicaments plus vite que prévu, tu as réagi un peu violemment. »
Il avait l'impression que son cerveau fonctionnait au ralenti. Mais fonctionnait quand même. À nouveau en tout cas.
« Vous m'avez mis en overdose de morphine ou quelque chose comme ça ?
- Non, non. Ça n'est que de la codéine et tu n'es pas en overdose. On te surveille pour ça, justement.
- Est-ce que quelqu'un a du me faire dû bouche à bouche ?
- Ça non ! Ta saturation en oxygène est un tout petit peu basse mais rien qui mérite une ventilation artificielle, et quand bien même, ça serait fait au masque.
- ...j'ai cru que ma mère était là à un moment.
- Oui ? C'est ton lycée qui t'a envoyé ici, n'est-ce pas ? Tes parents ont dû être prévenus et elle va sans doute venir te voir bientôt.
- Non. Elle est décédée quand j'avais huit ans.
- Oh. Oh, je suis désolée. »
L'infirmière parcourut son dossier, désemparée par sa méprise.
« La personne référente à prévenir en cas de besoin... mon dieu, c'est un institut religieux qui agit in loco parentis pour toi ? Tu n'as personne d'autre ?
- Mon frère.
- Je n'ai pas ses coordonnées là-dedans. Tu veux qu'on le prévienne ?
- ...non. Il ne faut pas l'inquiéter. Ni le déranger inutilement. »
Il voudrait pourtant. Il préférerait mille fois la présence solide de Dave au fantôme de sa mère, mais à quoi bon ? Dave n'avait pas que ça à faire, de lui tenir la main... l'autre main... pendant des heures. Il eut envie de pleurer et la réprima. Il blâma pour cela la fatigue et les médicaments.

De l'opération en soi, il ne garde aucun souvenir. Il sait qu'après, il a encore passé plusieurs heures à somnoler de nouveau en salle de réveil, et que Sœur Philippa est revenue pour le ramener à l'internat en toute fin de journée. Une journée entière de sa vie avait disparu dans les limbes.

C'est seulement à partir du mardi matin que sa mémoire fonctionna à nouveau correctement.
Il fallut qu'il apprenne à se débrouiller pour vivre temporairement avec une seule main. À quinze ans et demi, on fait preuve d'adaptabilité.

S'habiller, c'était un peu plus long que d'habitude, mais il réussit, avec un peu d'obstination, à manœuvrer les boutons. Il avait plus de dextérité dans la main gauche qu'il n'aurait supposé, finalement.
Nouer sa cravate, en revanche, ça le dépassait. Il fut autorisé à s'en passer pour les semaines à venir, mais, les jours qui suivirent, à force d'obstination, il finit quand même par trouver une façon de faire avec. Pas question de s'afficher tout débraillé !
Nouer ses lacets, à sa grande frustration, c'était aussi bien difficile.
Manger tout seul, ça dépendait du menu, de s'il n'y avait rien de trop dur à découper. Quelle humiliation de devoir avoir quelqu'un d'autre pour aider à ça ! On ne servait rien trop compliqué à l'orphelinat, mais quand même, au cours de ses longues semaines de plâtre, il y eut plusieurs fois de la viande trop coriace.
Écrire, malgré tous ses efforts, c'était quand même trop compliqué. Ses doigts, avec leur base prise dans le plâtre, étaient immobilisés trop solidement pour lui permettre de tenir un stylo. De la main gauche, il parvint à force à tracer des chiffres, mais lentement et maladroitement ; des lettres lisibles, non.
Pour rattraper les cours du moment, il copierait les notes d'un camarade plus tard, après avoir retrouvé la mobilité de sa main. Ça ne l'empêchait pas d'écouter attentivement en classe et essayer de tout retenir de tête même s'il ne pouvait rien noter. Pour rédiger des devoirs dont il n'estimait pas être dispensé, il voudrait pouvoir se débrouiller seul, mais il fallut lui assigner un secrétaire de rédaction, ce qui le vexa grandement. Mais si le camarade en profita pour recopier ses raisonnements pour son propre devoir, ça n'était pas son problème.
Et les hormones qui le travaillaient de temps en temps ? D'habitude il choisissait de toute façon de les ignorer le plus longtemps possible. Il fit un effort de volonté supplémentaire.

En fin de semaine il s'était déjà habitué à son bras en écharpe. Il retrouva Dave qui lui n'était pas au courant du tout.
« Wouah. Mais qu'est ce qui t'est arrivé ?
- Je me suis cogné.
- Quelqu'un t'a frappé ? Écrasé la main ?
- Mais non. Pourquoi as-tu besoin d'imaginer tout de suite le pire ?
- Excuse-moi mais après la dernière fois où...
- Oui ben ça n'arrive pas systématiquement non plus.
- ...He ben au moins tu as un excuse en béton – enfin en plâtre – pour rester sur le banc de touche.
- Ouais, un mois et demi. »

Ça prit trois mois au total en fait, en comptant le temps de récupération musculaire par la suite. C'était impossible de reprendre le sport dès le déplâtrage, ses doigts ayant perdu trop de force de n'avoir plus servi si longtemps. Et même quand il commença à les remuscler, c'était encore trop risqué. Il n'en avait pas envie d'ailleurs, et l'esquiva le plus longtemps possible.
Non, il n'avait pas fait exprès non plus, de se blesser ainsi, il s'en serait bien passé à vrai dire, mais puisqu'il avait cette excuse, effectivement, que la boxe c'était décidément trop dangereux pour lui, autant qu'il en profite...
(Il ne garda aucune séquelle heureusement. Comme promis par le chirurgien, les os étaient parfaitement réalignés et ressoudés, il ne perdit rien en dextérité, et la cicatrice s'estompa rapidement.)
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