malurette: (blood)
[personal profile] malurette posting in [community profile] glyfic
Titre : Si on l'avait laissée choisir
Auteur : [personal profile] malurette
Base : Zombillenium
Personnages : Hélène Matauzier, Astaroth, Tim
Genre : drama/angst
Gradation : PG-13 / T
Légalité : propriété d’Arthur de Pins, je ne cherche ni à tirer profit ni à manquer de respect.

Prompt : journée mondial du droit à l'avortement
Avertissement : grossesse forcée, suggestion d'infanticide
Nombre de mots :

***

Elle ne voulait pas de tout ça. Elle ne voulait pas être enceinte, elle ne voulait pas accoucher, elle ne voulait pas d'enfant à élever. C'était un accident, une catastrophe, et les médecins, au lieu de l'écouter, la prirent de haut. Enfin, pour ne s'être aperçue de rien elle devait être sacrément stupide, et son embonpoint s'arrangeait rien, hm, il faudra qu'elle se surveille pour ne pas prendre trop de poids au cours de la grosses et songe à en perdre après l'accouchement, hein ? Oui parce qu'elle n'y couperait pas. Il était largement trop tard. Qu'elle assume ses conneries, maintenant.
Elle ne pouvait rien attendre des canaux officiels, et elle avait trop peur pour essayer de se débrouiller seule avec des recettes à l'ancienne, paralysée à l'idée de pas réussir, ou de mourir elle-même.

Pas encore tout à fait poussée au désespoir et résignée à son sort, elle trouva quelqu'un qui promettait de la débarrasser, selon ses propres termes, de tout ce qui allait mal. Elle se crut sauvée. Puis, elle constata très bien qu'elle ne voyait rien, ne sentait rien de changé. Aucun retour à la normale.
Elle pensa alors qu'il avait échoué. Réellement désespérée désormais, mais toujours pas au point de se tuer - arrêtée là encore par la peur de souffrir et de se rater - terrifiée, elle se résigna.

Le moment venu, elle espéra encore que la chose mourrait tout de suite. Ce fut pire encore.
Elle comprit trop tard que le type avait joué sur les mots : séparé le bon et le mauvais. Mais en laissant quand même les deux en vie, à charge à elle-même de faire avec.
Épuisée par ces derniers mois de mensonges, de dissimulation, et l'épreuve physique de la douleur dans la solitude, elle n'avait plus la force de faire quoi que ce soit. Elle l'abandonna simplement, comme le déchet qu'il était, sans chercher plus loin.
Elle voulait juste rentrer chez elle, dormir des jours entiers et tout oublier. Elle perdit connaissance en route, se réveilla à l'hôpital sous le retour des douleurs dont elle croyait être débarrassée, et sous un flot de sang inattendu.

Elle avait coupé les ponts avec le mec responsable depuis des mois. Acculée, elle reprit contact et lui annonça avec amertume,
"Tu as un fils, démerde-toi avec."
Il fut surpris, c'était peu de le dire, et en colère aussi ;
"Mais enfin tu aurais pu me le dire avant ! J'aurais dû m'y préparer. J'aurais pu être là..."
Il prit bravement ses responsabilités, reconnut l'enfant, modifia ses plans de vie et l'épousa : autant faire les choses bien.

Elle n'avait plus envie de lui dans sa vie, mais s'il s'occupait du bébé, préparait les biberons, donnait le bain et acceptait même de le torcher et de le langer là où elle n'en était plus capable, elle n'allait pas dire non. Elle était trop fatiguée pour tout, et mit des mois à accepter de voir que c'était un bel enfant, qu'il était facile à vivre.
Remontant doucement la pente, elle essaya de croire qu'il était parfait, puisque tous ses mauvais aspects avaient été exorcisés.

Malheureusement au fil des années qui passèrent Tim la déçut. Il n’était pas si parfait, en fait il était même un enfant moyen, voire légèrement en-dessous. Arrivé à l’adolescence il était faiblard et solitaire et ramenait des mauvaises notes de l’école.
Jamais elle n’osa formuler distinctement l’idée qu’il avait ruiné sa vie et celle de son mari aussi, ce qu’ils avaient prévu l’un ou l’autre pour leurs études, leurs carrières, leur mariage ou non, tous leurs projets. Ils l’avaient refaite, bon, mais pour elle c’était sans jamais passer outre la culpabilité d’avoir voulu qu’il n’existe jamais, et ça n’est pas quatorze ans plus tard qu'elle pouvait s'en débarrasser.

De gré ou de force il fallut que les besoins de l’enfant grandissant passent toujours avant ceux de ses parents. Elle avait fini par apprendre à l'aimer, avec le paradoxe de ne jamais réussir à arrêter de haïr ces souvenirs, son ressentiment, sa culpabilité. Et elle le lui faisait sentir chaque jour des ses gestes, dans des paroles proférées sans réfléchir.
Elle ne voulait pas être mère du tout à la base, en tout cas pas tout de suite, et être confrontée jour après jour au fait d’être une mauvaise mère, ruinait la vie de tout le monde dans ce foyer.

Si seulement, si seulement, on l'avait laissé choisir si, quand, avec qui, dans quelles circonstances, elle voulait un enfant, au lieu de lui imposer ça dans la précipitation, la contrainte et la rancœ ! Elle n'était pas hostile à l'idée, en théorie, avant que ça arrive de manière imprévue. Elle aurait pu vouloir être une bonne mère... plus tard. Et elle en voulait au monde entier d'avoir bousillé tout ça.
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