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Titre : La tourneuse de pages
Auteur :
ylg
Base : Yoko Tsuno, post-Le septième code
Personnages/Couples : Emilia Mc Kinley, Ingrid Hallberg ; Ingrid/Yoko, Emilia -> Ingrid
Genre : essayons de mûrir un peu
Gradation : PG / K+
Disclaimer : les personnages sont la propriété de Roger Leloup, et le titre est emprunté à un film de Denis Dercourt ; je ne cherche à me faire de sous avec aucun.
Thèmes : « inattendu » pour
31_jours (4 novembre '08)
#12, « Les yeux bleus, yeux d'amoureux / Les yeux verts, yeux en colère » pour
yuri_a_tt_prix
Notes : inutile de chercher si Emilia a les yeux verts comme je l'ai cru au début ou bleus comme ça serait plus logique ou même bruns : j'ai vérifié, dans cette BD on ne voit aucune couleur d'iris, jamais. Tous les yeux sont toujours figurés par un cercle noir avec un point blanc au milieu comme un reflet sur la pupille. Tout est à la discrétion des interprétations personnelles.
Continuité : après Le Septième Code, sans prendre en compte La Servante de Lucifer
duh, j'ai écrit cette fic en attendant désespérément la sortie du nouvel album, tellement longtemps que j'ai fini par arrêter de compter entre-temps...
Nombre de mots : ~1000
***
Yoko a promis à Emilia qu'elle lui présenterait Ingrid Hallberg, pour la conseiller dans ses études. Elle a tenu parole. Emilia ne demandera pas comment mais elle a convaincu l'organiste de la rencontrer.
Pour Yoko, c'est une idée sage : elle pense ansi pousser cette tête brûlée d'Emilia vers le calme et le sérieux de la musique classique et lui faire renoncer à l'aviation acrobatique enrichie aux pesticides. C'est qu'elle a encore mal cerné la jeune fille : avec l'exubérance de la jeunesse, Emilia saute de joie à cette idée, de manière fort peu classique. Jamais encore elle ne s'est passionnée pour les grands noms, mais elle les connaît quand même, et qu'on promette de lui faire rencontrer une star (une amie intime de Yoko !) et son esprit s'emballe.
Dans son trou perdu elle n'a aucune amie de son âge à faire crever de jalousie en allant s'en vanter – et en plus, les jeunes filles de son âge préfèrent souvent le rock et les variétés aux orgues – mais bon... c'est le principe ! Emilia elle aussi trouve que c'est une idée formidable. Mais sage ? Que non !
La rencontre dont la perspective lui mettait l'imagination en ébullition, une fois accomplie, la refroidit quelque peu, tout de même. Derrière le sourire amical, voilà le sérieux qui pointe son nez.
Ingrid Hallberg est encore bien jeune. Jolie. Polie. Elle a connu sa mère, elle lui cite quelques œuvres dont Emilia reconnaît les titres mais ne replace pas bien – sauf une dont elle se prend quelques instants plus tard à vouloir fredonner un passage.
Mademoiselle Hallberg s'enquiert de son violon, le modèle, son assiduité aux exercices, ce qu'elle pense de son propre niveau et Emilia doit bien avouer où elle en est.
*
À quelques temps de là, Ingrid Hallberg en vient même à lui proposer un stage. Bien plus que juste la conseiller, carrément, elle lui quelque chose de concret : un stage d'observation, à ses côtés. Ça voudrait dire l'accompagner en tournée, voir réellement ce qu'elle fait, au clavier et à côté. Lors des récitals, lui tourner les pages.
Ça n'a l'air de rien, et pourtant, c'est plus compliqué qu'il n'y paraît ! Il faut pour cela connaître soi-même la partition de l'œuvre jouée, au moins pouvoir la déchiffrer, prendre en compte la respiration de l'organiste, rester concentrée même en ne jouant pas elle-même – ce qui est bien plus dur. Et puis le reste, aussi, ce qu'est sa vie en dehors de la salle de concert.
Si surprise qu'elle ait été par cette proposition, Emilia s'est empressée d'accepter. Ça ne ressemblait pas à ce quoi elle s'attendait, mais elle ne le regrette pas.
Au soir, dans leur chambre d'hôtel, elles discutent. Brièvement des concerts, et puis rapidement de tout le reste. Leurs familles, leurs enfances respectives. Les endroits qu'elles ont visités. Ce qu'elles peuvent avoir en commun, et leurs différences aussi. Et puis Yoko, bien sûr.
Si Emilia lui est reconnaissante pour ce qu'elle a fait pour elle, elle reste un peu en colère qu'elle ne soit pas ici avec elle-s. Ingrid regrette aussi, mais, plus sérieuse, elle le prend avec calme. Elle sait que sa chère amie a sa vie à mener, qu'elle ne peut pas être continuellement à ses côtés, en vacances, ni même d'ailleurs avec son travail comme excuse pour la suivre partout et n'importe quand. Mais elle a promis de les rejoindre pour le dernier concert de la tournée, comme souvent. Et cela suffit à la mettre en joie et l'attendre, patiemment.
Emilia contemple le calme d'Ingrid face à cette attente avec un soupçon d'incrédulité et se demande si cela veut dire que finalement, elle ne tient pas tant à Yoko que ça. Elle a encore à apprendre à nuancer ses émotions, ses désirs, à faire des concessions à ses idées entières et exclusives.
Emilia admire Ingrid, bon, mais la découvrir vraiment au jour le jour l'étonne. Témoin privilégié, elle la voit humaine, avec forces et faiblesses, avec son caractère doux mais entier, et non plus comme une photo figée sur une pochette de disque ni une poupée savante au clavier de son orgue. Même si justement, cette passivité devant l'attente la surprend, elle se rend compte qu'il y a autre chose dessus, de plus profond.
Et puis voir son affection pour Yoko (ô, jalousie qui s'en revient !) alors que toutes deux se ressemblent si peu... voilà, elle se demande encore comment ça peut être possible, si c'est vraiment vrai. Et entre ses moments d'incrédulité, elle a aussi des pics de certitude. Un regard, une intonation de sa voix ; elle ne pourrait pas justifier en quoi mais elle prend cela comme des signaux sûrs et certains. Et puis comme ensuite il n'y a plus rien pendant longtemps... le cycle des doutes et des interrogations recommence.
Emilia se demande aussi, du coup, ce qu'elle-même éprouve pour Yoko. Et Yoko n'étant pas là, elle refuse d'arriver à une réponse définitive. Ensuite, puisqu'Ingrid, elle, est là et qu'elles s'entendent bien, la nouvelle question qu'elle se pose est : pourrait-elle en tomber amoureuse ?
Peut-être, peut-être pas. C'est sûr qu'elle s'est créé un peu d'infatuation ; selon les jours, elle lui plaît beaucoup, et d'autres, plus du tout.
(Et avec Ingrid qui aime si évidemment Yoko... c'est encore plus compliqué de faire la part des choses.)
Découvrir ces facettes secrètes d'Ingrid Hallberg, c'est quelque chose de franchement inattendu, et finalement d'assez bouleversant. Emilia s'imaginait beaucoup de choses -sur Ingrid Hallberg, sur Yoko, sur elle-même, sur la vie en général- avant de la rencontrer mais certainement pas cela. Confronter ainsi ses sentiments, ça la prend encore plus de court. Jamais elle n'aurait cru pouvoir en devenir amoureuse.
Si oui ou non, elle en est tombée amoureuse ? Si elle est juste en train de ? Si elle s'imagine juste des trucs et qu'en fait non ?
Elle ne sait toujours pas pour sûr. Trop surprise par ce qui lui arrive là.
Les réponses à toutes ses questions, Emilia arrête cette décision, elle les aura la prochaine fois qu'elles verront Yoko. Et ça sera ensemble. Ça au moins, c'est quelque chose qu'elle peut attendre et espérer. Dans quelques jours, dans plus très longtemps maintenant. Alors, elles verront bien !
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Base : Yoko Tsuno, post-Le septième code
Personnages/Couples : Emilia Mc Kinley, Ingrid Hallberg ; Ingrid/Yoko, Emilia -> Ingrid
Genre : essayons de mûrir un peu
Gradation : PG / K+
Disclaimer : les personnages sont la propriété de Roger Leloup, et le titre est emprunté à un film de Denis Dercourt ; je ne cherche à me faire de sous avec aucun.
Thèmes : « inattendu » pour
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#12, « Les yeux bleus, yeux d'amoureux / Les yeux verts, yeux en colère » pour
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Notes : inutile de chercher si Emilia a les yeux verts comme je l'ai cru au début ou bleus comme ça serait plus logique ou même bruns : j'ai vérifié, dans cette BD on ne voit aucune couleur d'iris, jamais. Tous les yeux sont toujours figurés par un cercle noir avec un point blanc au milieu comme un reflet sur la pupille. Tout est à la discrétion des interprétations personnelles.
Continuité : après Le Septième Code, sans prendre en compte La Servante de Lucifer
Nombre de mots : ~1000
Yoko a promis à Emilia qu'elle lui présenterait Ingrid Hallberg, pour la conseiller dans ses études. Elle a tenu parole. Emilia ne demandera pas comment mais elle a convaincu l'organiste de la rencontrer.
Pour Yoko, c'est une idée sage : elle pense ansi pousser cette tête brûlée d'Emilia vers le calme et le sérieux de la musique classique et lui faire renoncer à l'aviation acrobatique enrichie aux pesticides. C'est qu'elle a encore mal cerné la jeune fille : avec l'exubérance de la jeunesse, Emilia saute de joie à cette idée, de manière fort peu classique. Jamais encore elle ne s'est passionnée pour les grands noms, mais elle les connaît quand même, et qu'on promette de lui faire rencontrer une star (une amie intime de Yoko !) et son esprit s'emballe.
Dans son trou perdu elle n'a aucune amie de son âge à faire crever de jalousie en allant s'en vanter – et en plus, les jeunes filles de son âge préfèrent souvent le rock et les variétés aux orgues – mais bon... c'est le principe ! Emilia elle aussi trouve que c'est une idée formidable. Mais sage ? Que non !
La rencontre dont la perspective lui mettait l'imagination en ébullition, une fois accomplie, la refroidit quelque peu, tout de même. Derrière le sourire amical, voilà le sérieux qui pointe son nez.
Ingrid Hallberg est encore bien jeune. Jolie. Polie. Elle a connu sa mère, elle lui cite quelques œuvres dont Emilia reconnaît les titres mais ne replace pas bien – sauf une dont elle se prend quelques instants plus tard à vouloir fredonner un passage.
Mademoiselle Hallberg s'enquiert de son violon, le modèle, son assiduité aux exercices, ce qu'elle pense de son propre niveau et Emilia doit bien avouer où elle en est.
À quelques temps de là, Ingrid Hallberg en vient même à lui proposer un stage. Bien plus que juste la conseiller, carrément, elle lui quelque chose de concret : un stage d'observation, à ses côtés. Ça voudrait dire l'accompagner en tournée, voir réellement ce qu'elle fait, au clavier et à côté. Lors des récitals, lui tourner les pages.
Ça n'a l'air de rien, et pourtant, c'est plus compliqué qu'il n'y paraît ! Il faut pour cela connaître soi-même la partition de l'œuvre jouée, au moins pouvoir la déchiffrer, prendre en compte la respiration de l'organiste, rester concentrée même en ne jouant pas elle-même – ce qui est bien plus dur. Et puis le reste, aussi, ce qu'est sa vie en dehors de la salle de concert.
Si surprise qu'elle ait été par cette proposition, Emilia s'est empressée d'accepter. Ça ne ressemblait pas à ce quoi elle s'attendait, mais elle ne le regrette pas.
Au soir, dans leur chambre d'hôtel, elles discutent. Brièvement des concerts, et puis rapidement de tout le reste. Leurs familles, leurs enfances respectives. Les endroits qu'elles ont visités. Ce qu'elles peuvent avoir en commun, et leurs différences aussi. Et puis Yoko, bien sûr.
Si Emilia lui est reconnaissante pour ce qu'elle a fait pour elle, elle reste un peu en colère qu'elle ne soit pas ici avec elle-s. Ingrid regrette aussi, mais, plus sérieuse, elle le prend avec calme. Elle sait que sa chère amie a sa vie à mener, qu'elle ne peut pas être continuellement à ses côtés, en vacances, ni même d'ailleurs avec son travail comme excuse pour la suivre partout et n'importe quand. Mais elle a promis de les rejoindre pour le dernier concert de la tournée, comme souvent. Et cela suffit à la mettre en joie et l'attendre, patiemment.
Emilia contemple le calme d'Ingrid face à cette attente avec un soupçon d'incrédulité et se demande si cela veut dire que finalement, elle ne tient pas tant à Yoko que ça. Elle a encore à apprendre à nuancer ses émotions, ses désirs, à faire des concessions à ses idées entières et exclusives.
Emilia admire Ingrid, bon, mais la découvrir vraiment au jour le jour l'étonne. Témoin privilégié, elle la voit humaine, avec forces et faiblesses, avec son caractère doux mais entier, et non plus comme une photo figée sur une pochette de disque ni une poupée savante au clavier de son orgue. Même si justement, cette passivité devant l'attente la surprend, elle se rend compte qu'il y a autre chose dessus, de plus profond.
Et puis voir son affection pour Yoko (ô, jalousie qui s'en revient !) alors que toutes deux se ressemblent si peu... voilà, elle se demande encore comment ça peut être possible, si c'est vraiment vrai. Et entre ses moments d'incrédulité, elle a aussi des pics de certitude. Un regard, une intonation de sa voix ; elle ne pourrait pas justifier en quoi mais elle prend cela comme des signaux sûrs et certains. Et puis comme ensuite il n'y a plus rien pendant longtemps... le cycle des doutes et des interrogations recommence.
Emilia se demande aussi, du coup, ce qu'elle-même éprouve pour Yoko. Et Yoko n'étant pas là, elle refuse d'arriver à une réponse définitive. Ensuite, puisqu'Ingrid, elle, est là et qu'elles s'entendent bien, la nouvelle question qu'elle se pose est : pourrait-elle en tomber amoureuse ?
Peut-être, peut-être pas. C'est sûr qu'elle s'est créé un peu d'infatuation ; selon les jours, elle lui plaît beaucoup, et d'autres, plus du tout.
(Et avec Ingrid qui aime si évidemment Yoko... c'est encore plus compliqué de faire la part des choses.)
Découvrir ces facettes secrètes d'Ingrid Hallberg, c'est quelque chose de franchement inattendu, et finalement d'assez bouleversant. Emilia s'imaginait beaucoup de choses -sur Ingrid Hallberg, sur Yoko, sur elle-même, sur la vie en général- avant de la rencontrer mais certainement pas cela. Confronter ainsi ses sentiments, ça la prend encore plus de court. Jamais elle n'aurait cru pouvoir en devenir amoureuse.
Si oui ou non, elle en est tombée amoureuse ? Si elle est juste en train de ? Si elle s'imagine juste des trucs et qu'en fait non ?
Elle ne sait toujours pas pour sûr. Trop surprise par ce qui lui arrive là.
Les réponses à toutes ses questions, Emilia arrête cette décision, elle les aura la prochaine fois qu'elles verront Yoko. Et ça sera ensemble. Ça au moins, c'est quelque chose qu'elle peut attendre et espérer. Dans quelques jours, dans plus très longtemps maintenant. Alors, elles verront bien !