[fanfic] Brave – Merida – G | et son cœur maladroit

[malurette]

Titre : Ses doigts agiles et son cœur maladroit
Auteur : malurette/ylg
Base : Brave (Rebelle)
Personnages : Merida, Elinor
Genre : gen
Gradation : G / K
Légalité : propriété de Pixar/Disney, je ne cherche ni à tirer profit ni à manquer de respect.
 
Thème : « le fil du destin » pour 6variations
Note: je n'ai vu le film qu'en VO sans sous-titre et mon google-fu échoue à trouver la traduction officielle du bout de texte au début ; si quelqu'un a la réponse ça m'aiderait bien ?
Nombre de mots : 600

***
"Fate be changed/Look inside/Mend the bond/Torn by pride."
Merida, craignant désormais plus pour le destin d’Elinor que pour le sien, tourne tous ses espoirs vers la tapisserie que sa mère a tissée et brodée avec tant de minutie, symbole de leur vie normale avant que tout bascule. L’ouvragre représente toute la famille : cinq têtes rousses, et une brune à côté. La reine y était reliée aux autres au travers de sa fille, main dans la main. C’est la princesse qui faisait le lien entre le roi et elle, et les princes sont toujours sous la protection de leur père seul.
Puis un coup d’épée les a séparées, laissant le tissu éventré, prêt à s’effilocher, et défigurant le dessin : plus cruel encore que si elle avait abîmé n’importe quel autre partie du motif.

Merida a appris à coudre et broder elle aussi, si elle avait le temps elle pourrait reprendre ça à petits points serrés, discrets, presque aussi bien d’avant. Mais il y a urgence pour sauver la vie de sa mère.
Elle cherche en hâte un écheveau, d’une couleur qui se fondra au moins à peu près avec les autres ; elle n’a pas le temps d’aller fouiller trop loin, de choisir avec grand soin. Dès qu’elle trouve une aiguille, elle repart aussitôt en selle. Elle ne prend pas plus de temps pour rester faire les choses dans les formes. Elle veut juste faire au plus vite. Emportant la tapisserie, le fil et l’aiguille, elle se jette à la poursuite de la chasse à l’ours : il faut les rattraper et les empêcher de massacrer sa mère ! À quoi bon finir ce travail avant le lever du soleil s’ils la tuent encore avant de toute façon ?
Filant dans les bois, Merida se hâte enfiler le fil dans l’aiguille et entame sa couture aussi précisément que possible, malgré les cahots de son cheval lancé au galop, le noir de la nuit, la pluie dans les yeux, le froid sur ses mains nues… ah! un compliment pour ses doigts agiles de noble demoiselle. Elle ne pourrait s’appliquer mieux. Elle recoud le tissu à points rapides, un peu trop grossiers mais c’est déjà un exploit d’y arriver dans de telles conditions et elle y met tout son cœur.

Tout ce que lui a enseigné sa mère, elle a voulu tout jeter sans réfléchir… Si elle voulait tellement changer son destin elle aurait pu tout simplement s’enfuir, renoncer à être la princesse, devenir une simple paysanne, une chasseuse errante qui braconnerait dans les bois. Elle vivrait de son arc et marauderait dans les champs pour nourrir son cheval, sans plus jouir de toutes les facilités du château : des murs, un feu, un bon repas sur la table, des vêtements confortables, et sa famille autour d’elle. Elle n’y a même pas pensé ! Abandonner la vie facile qu’elle a toujours connue, et surtout abandonner les siens ? Comme une enfant gâtée, elle préférait essayer de changer ses propres parents qu’écouter leurs raisons, essayer de les comprendre et réfléchir à ce qui la mettait réellement en colère quand on lui a demandé de payer le prix de sa noblesse. À ce qui lui faisait réellement peur dans cette position, dans son avenir.

Alors qu’elle noue le fil réparateur et tranche ce qui dépasse à coup de dent, sans sa mère derrière elle pour critiquer le travail amateur ni louer ses efforts, elle se met enfin y penser sérieusement… et à ce que représente réellement cette tapisserie.

Comments

[soleil-ambrien.livejournal.com]

En fait, tout a été reformulé par rapport à la VO, et je trouve que cela rend moins bien, d'ailleurs :

« Certains disent que notre destin est lié à la terre, que celle-ci fait autant partie de nous que nous d’elle. D’autres racontent qu’il est tissé de milliers de fils, de sorte que chaque destin est lié à une infinité d’autres. Nous nous lançons en quête de ce destin, ou bien nous nous battons pour le changer. Certains ne le trouvent jamais. Mais d’autres s’en font une mission. »

Pour commencer, le titre est bien trouvé, avec cette antithèse à la fois juste et touchante. Je crois même que c'est un hypallage (ne dit-on pas "des doigts maladroits" ?), donc c'est encore plus ingénieux.

Ensuite, j'aime vraiment beaucoup la manière dont tu reprends l'image du fil du destin, avec la tapisserie qui constitue effectivement un élément récurrent et chargé de significations tout au long du film.

De manière parenthétique, j'ai une question pour ton côté scientifique : comment se fait-il que les quatre enfants d'Elinor soient roux, alors qu'elle est brune et que c'est un ensemble de gènes récessifs ? Un seul gosse, je veux bien, mais selon le peu que je connais de Mendel et de la génétique, il est extrêmement improbable qu'elle ait "réussi" à donner quatre fois les gènes de la rousseur à sa descendance, non ? Fin de la parenthèse. ^^

Pour revenir à la tapisserie, la symbolique de la déchirure et donc, de la famille désunie, est joliment exploitée tout du long. On sent bien le sentiment d'urgence, aussi, l'amour pour sa mère et ses rêves de liberté... Un bon moment de lecture, donc, dans un fandom obscur en plus ! :-)

[malurette]

Ah, ça n'est pas à ça que je pensais, en fait texte "au début" c'était au début de la fic, pas au début du film - la petite phrase-clé donnée par la sorcière pour briser le sort.

Merci ! (Je ne sais pas du tout, je ne m'y connais pas beaucoup en figures en style et ce terme m'est inconnu mais je veux bien te croire sur parole.)

Pour les cheveux roux : au contraire, ça marche comme ça justement parce que c'est récessif. Elinor doit posséder un allèle brun dominant qu'elle exprime et un allèle roux récessif masqué qu'elle transmet à ses enfants avec une chance sur deux. Fergus possède deux allèles roux sans rien pour les masquer ni autre chose à transmettre ; pareil du coup pour leurs enfants.
Comme en plus les triplets sont identiques, elle n'a transmis son allèle roux que deux fois, pas quatre : à Merida et à l'œuf premier qui s'est divisé ensuite pour donner les trois H. J'ai un gros trou de mémoire sur le nom de la loi statistique qui s'applique là, mais la probabilité d'obtenir deux fois de suite le même résultat sur un tirage 50-50 reste élevée.

[soleil-ambrien.livejournal.com]

Ouiii, ça me revient, c'est la sorcière qui dit ça, pas Merida ! My bad. ^^

J'ai vérifié un peu et je crois bien que c'est un hypallage, en effet. Ça c'est mon côté amoureuse des figures de style, je les collectionne comme des joyaux, donc quand j'en vois une aussi bien exploitée, je suis heureuse !

Oh, merci pour les explications... Je me coucherai moins bête, du coup !