[fanfic] Utena – Aiko/Nanami – PG~ | Amour, haine et mépris

[malurette]

Titre : Amour, haine et mépris
Auteur : malurette
Base : Shōjo Kakumei Utena
Personnages/Couples : Wakiya Aiko/Kiryū Nanami, mention de Keiko, Yūko, Tōga
Genre : angst
Gradation : PG~ / K++
Légalité : propriété d’Ikuhara, Saito, Be-Papas ; je ne cherche ni à tirer profit ni à manquer de respect.
 
Thème : 6th: « Transformation » d’après halfamoon
Prompt : Femslash February!
Continuité/Spoil éventuel : arc de la Rose Noire
Nombre de mots : 900+

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Le petit groupe formé par Nanami, Keiko, Aiko et Yūko tenait ensemble par une série de règles tacites. L’outrecuidance de Keiko qui les a enfreintes et la hargne de Nanami en retour ont chamboulé leur fragile équilibre et les ont métamorphosées… pas pour le mieux.
Keiko est traitée en paria ; Aiko et Yūko se découvrent une fibre cruelle qu’elles ne savaient pas avoir. Mais la colère est contagieuse, et elles font ce qu’elles peuvent pour se protéger. Car si ce n’est pas Keiko qui prend tout, alors ça sera contre elles que se tournera alors Nanami. Et elles ne sont pas assez téméraires ni assez généreuses pour s’offrir en victimes.

À se demander, du coup, pourquoi elles la supportent si elles la craignent tant, pourquoi elles ne peuvent pas l’abandonner à sa rage et aller respirer un air plus calme ailleurs…
Nanami est puérile et égoïste, mais exercent sur elles trois un pouvoir anormal. Pour Keiko et Yūko, la réponse évidente : elles restent dans son entourage pour approcher un peu Tōga, le grand frère paré de toutes les qualités, d’un peu plus près que les autres filles de l’école, et sans encourir la jalousie et donc la colère et les persécutions de la petite sœur. Ça a été prouvé avec Keiko… et échoué.
L’apparente amitié qu’elles ont tissé avec Nanami ne les protège plus si elles vont juste un peu trop loin. Yūko depuis marche sur des œufs, et Aiko s’interroge.

Elle tolère Nanami, pas juste pour son frère. C’est la grande mode parmi les filles, d’idolâtrer soi, fréquemment, Kiryū Tōga soi, en deuxième position, Saionji Kyōichi, ou parfois, rarement, les deux. Il se forme ainsi deux clans qui ne se marche pas sur les pieds. (Les rares demoiselles à ne pas les départager semblent penser qu’ils s’appartiennent l’un à l’autre, et les encouragent donc de loin, sans jamais essayer d’attirer leur attention sur elles.) C’est normal, après tout, que les jeunes filles
soient attirées par les jeunes hommes.
Mais elle, Aiko, gravite autour de Nanami d’abord et de Tōga après. Par effet de mode, effectivement, pour suivre ses meilleures amies. Ce qui l’attire vers Nanami pourtant ça n’est pas de l’amitié pour autant, elle doit bien y trouver un autre intérêt. Elle éprouve une certaine attirance, et de la jalousie envers sa position favorisée. Nanami est jolie, fortunée, assez sophistiquée pour l’impressionner, et semblait gentille de prime abord.

Maintenant qu’elle a révélé sa véritable nature, si peu aimable, Aiko ne sait plus quoi penser. Car on n’efface pas comme ça une première impression, un attachement de plusieurs mois, en une seule bévue.
Elle voudrait voir autre chose en elle, qu’elle soit meilleure qu’elle n’est. Aiko ne sait plus ce qu’elle est capable de se laisser faire pour rester près de Nanami, si elle peut encore pouvoir espérer tirer quelque chose de bon de tout ça.

Effrayée par sa méchanceté envers Keiko, prise par la crainte de la retourner contre elle, elle se demande si elle perdu son temps et surtout son estime avec Nanami. Pourtant, elle n’ose pas s’en éloigner. Torturée par ses sentiments contradictoires, elle s’en ouvre au séminaire de la Rose Noire.

Elle m’a tellement déçue.
Elle me plaisait.
Je l’aimais.
Je la déteste.
Je me déteste.

Mikage estime qu’elle ferait une candidate correcte, sans plus. Malheureusement, il ne peut pas exploiter deux fois la même cible, et Kiryū Nanami a déjà prêté l’épée de son âme à un petit garçon innocent. Il a tenté sa chance avant avec plusieurs autres jeunes filles amoureuses présentant comme elle de la peur, du ressentiment, et elles ont toutes échoué. Aiko n’en a pas assez encore pour en faire une duelliste convenable. Il tente quand même le tout pour le tout. Qu’a-t-il à perdre après tout ? Lui-même, plus grand’ chose. Et elle… tant pis.

Métamorphosée par la Rose Noire, Aiko n’a pas su aller jusqu’à arracher à l’objet de ses désirs et de sa haine la passion nécessaire. Pathétique. Incapable de se procurer l’épée de Nanami, elle s’est alors retournée contre Yūko : celle qui a des désirs normaux, celle qui est vraiment là pour Tōga, celle qui n’a pas la même ambivalence envers Nanami inaccessible, et qui fait ressortir sa différence.
Mais Yūko n’avait pas du tout d’épée qu’elle aurait pu tirer, à peine un couteau qui ne la mènerait nulle part lors d’un duel, aucun talent.
Aiko s’est effondrée et a perdu la bauge prêtée sans pouvoir rien accomplir, même pas lancer le moindre défi à la détentrice en titre de la Fiancée de la Rose. Ça fait juste deux victimes d’un coup, et sans duel. L’échec est encore plus cuisant que lors de toutes les tentatives précédentes. La métamorphose attendue n’est pas arrivée au bout.

Mikage laisse filer le cercueil avec quelques regrets : de n’avoir pas mieux jugé sa candidate et gaspillé un anneau. Il lui en reste encore des dizaines, mais quand même… Il sera plus circonspect avec les suivants ; il finira bien par se dégotter de meilleures chances.

Quant à la petite vie ordinaire et aux désirs médiocres d’Aiko ou Yūko, il les laisse les débrouiller elles-mêmes. Ou continuer à les nier.

Aiko, une fois la colère retombée, et ses désirs douchés, prend Nanami en pitié. Ça ne sera toujours pas de l’amitié, c’est peut-être encore pire, de mêler son affection de mépris : c’est toujours l’utiliser, se sentir supérieure à elle. Mais toutes les relations ne peuvent pas être belles…