[fanfic] Belle & Sébastien – César, Jean, Norbert – PG | Dévoiement

[malurette]

Titre : Dévoiement
Auteur : malurette
Base : Belle & Sébastien, Le document secret
Personnages/Couple : César, Norbert Legrand(/)Jean
Genre : drame
Gradation : PG / K+
Légalité : propriété de Cécile Aubry, je ne cherche ni à tirer profit ni à manquer de respect.

Thème : « Vos actes sont des crimes » d’après 31_jours qui ne veut plus qu’on poste sur DW apparemment
Prompt : Saint Sébastien
Nombre de mots : 550+

***
Le vieux César se souciait peu du crime de trahison envers sa patrie. Celle qu’il reconnaissait, c’était ses montagnes avant la France. Bien sûr, il respectait le travail des douaniers, dont les patrouilles rendaient ce coin de terre un petit moins dangereux pour les imprudents, mais il ne voyait pas grand intérêt à l’existence d’une frontière. Il ne comprenait pas grand’ chose à l’idée d’espionnage, mais par principe il réprouvait le vol et le fait d’abuser de la confiance d’un enfant. À plus forte raison s’il s’agissait de son enfant : son petit-fils ou sa pupille. De même pour le fait d’abuser d’un animal, le compagnon fidèle de cette même pupille.
Sébastien et Belle, par instinct, avaient vu clair dans le jeu de ce Norbert Legrand et refusé de se laisser amadouer. En revanche, César avait vu l’étincelle dans l’oeil de Jean… Cet enfant ressemblait par trop à sa mère : prêt à s’enflammer pour l’idée d’une fausse liberté, d’une transgression apportée par le premier étranger mystérieux venu. Et contrairement à elle, il n’avait pas la chance d’avoir rencontré un homme venu de la vallée voisine mais entièrement respectable.

Il n’était pas naturel qu’un étranger venu de la grande ville avec des idées dangereuses vînt ainsi semer le trouble dans sa vie ! Jean était assez grand pour faire ses propres choix, et commettre ses propres erreurs, mais pas pour suivre celles de cet autre.
César ne connaissait pas de mot pour désigner cette déviance ; il en savait juste assez pour la condamner. Si ç’avait été un homme de bien encore, il froncerait les sourcils et regretterait qu’il ne suive pas un chemin plus régulier. Il souhaiterait le bonheur de Jean avant tout. Il considérerait toujours que ça serait mieux avec une fille, qu’il ne serait jamais parfaitement heureux dans une telle situation, mais il pourrait être prêt à s’incliner devant sa certitude de ne vouloir personne d’autre. César avait appris à la dure avec sa fille l’importance des convictions personnelles et l’impossibilité de dompter la force des passions. Il ne reproduirait pas la même erreur avec son petit-fils.

Enfin, le problème n’était pas tant que Norbert fut un homme, ni un parisien. C’était qu’il était un mauvais homme, un voleur, un menteur, un tricheur… Les mots manquaient à César pour qualifier sa conduite. Il n’était pas du genre à brandir le mot de péché à tort et à travers. Il considérait qu’il était plus important d’être en paix avec la montagnes et les hommes qu’avec Dieu et les curés. Mais,
oui, il avait sa morale et considérait comme des crimes certains actes trop répréhensibles pour être pardonnés. Il aurait accepté de donner une seconde chance à un homme fourvoyé qui se serait laissé aller à voler, mais condamnerait toujours celui qui corromprait des innocents pour les entraîner dans
sa débauche.

Quand Jean avait ramené son Norbert à la Bastide la première fois, César avait résolu de ne pas le jeter pas à la porte pour ne pas blesser encore plus Jean, et de le laisser s’apercevoir tout seul de ses erreurs, mais il n’était pas dupe. Maintenant qu’avait éclaté au grand jour toute l’étendue de son dévoiement, prouvant à tous, même à Jean, combien l’intuition de César était juste, il voulait juste qu’il ne reparaisse jamais devant lui. Que la montagne ou les gendarmes l’attrapent et le gardent, ça n’était plus leur affaire !