malurette: (memories)
[personal profile] malurette posting in [community profile] glyfic
Titre : Un jour parmi tant d'autres
Auteur : [personal profile] malurette
Base : Tangled (Raiponce)
Personnages : Gothel & Rapunzel
Genre : gen/familial tordu
Gradation : PG-13 / T
Légalité : cette réinterprétation du conte est la propriété de Disney ; je ne cherche ni à tirer profit ni à manquer de respect.

Thème : « Another year older: Birthdays »pour [community profile] ladiesbingo (un an plus vieille ; anniversaires)
Avertissements : tentative de meurtre, relation parentale abusive
Continuité/Spoil éventuel : pré film
Nombre de mots : un peu moins de mille

***

Gothel réfléchissait rarement à l’avance aux conséquences de ses actes. Elle détestait penser à l’avenir. Chaque fois qu’elle se remettait à vieillir, elle retournait trouver « sa » fleur… jusqu’au jour où elle disparut. Elle chercha frénétiquement quelle aide elle pourrait bien trouver dans ce royaume, et entendit l’histoire de la fleur légendaire qui avait sauvé la vie de la reine et de son enfant. Quelle fut sa colère ! Qui se souciait d’une reine ou d’une princesse, franchement ? Ça pouvait toujours se remplacer. Alors qu’elle…
Elle était sûre, tout à coup, de devoir endurer une longue agonie, celle de tous les êtres humains. Or elle refusait la fin soit-disant naturelle du commun des mortels. Elle prit son couteau pour s’offrir au moins la vengeance, par une mort violente et prématurée, sur ceux qui lui avaient volé son éternelle jeunesse de lâche.

Son élan fut coupé net par l’éclat irréel de la chevelure du bébé endormi. Toujours méfiante, elle fredonna sa chanson… La magie était toujours là, prisonnière, et ne pouvait plus être séparée de son nouvel hôte, de la même façon que le précédente n’aurait pas supporté d’être séparé de la terre nourricière. Cependant… le nouvel hôte était bien facile à déplacer !
Elle s’empara purement et simplement du bébé. Elle barricada sa tour, de la faon dont elle aurait dû construire des murs autour de sa fleur des siècles auparavant. Pourquoi l’avoir si stupidement laissée au milieu de rien, là où n’importe qui a fini par venir la voler !

Restait maintenant à prendre soin de ce petit animal, mais serait-ce tellement plus dur que d’une fleur à arroser pendant un certain été de sécheresse ? Elle n’avait jamais voulu d’enfant, à vrai dire l’idée la dégoûtait, mais vaille que vaille… Celui-ci, elle se débrouilla pour lui donner du lait, le tenir propre, et quand ça criait, elle chantait la chanson magique, ce qui calmait instantanément tout ce qui pouvait le déranger… et en prime la rajeunissait au passage.
Le bébé grandit, devint un petit enfant, et Gothel s’effara de voir comment ça devenait même une petite personne, à laquelle elle s’attachait, plus qu’à la fleur autrefois. Une étrange familiarité se tissait entre elles.

Elle chantait donc, et se parlait à elle-même alors que ça écoutait, et s’étonna de l’entendre un jour lui parler en retour. La petite fille l’appela ma-ma, un mot que Gothel était certaine de n’avoir jamais prononcé, et que la créature, dans son babil, inventait, entre les mots qu’elle répétait et les sons qu’elle essayait.
Gothel n’avait pas d’autre choix que d’endosser le rôle d’une mère. Elle l’habillait, la berçait, prenait soin d’elle et pas seulement de sa chevelure magique pour qu’elle cesse de pleurer. Elle lui donna même un petit petit nom, dérivé de sa si chère fleur magique cachée en elle. Elle s’aperçut qu’elle finissait par éprouver de la tendresse et de l’amusement à la voir progresser peu à peu.

Elle lui apprit à prendre soin d’elle-même, pour préserver sa propre liberté et n’avoir plus à la surveiller constamment. Elle lui trouva des passe-temps pour l’occuper et lui éviter de passer longtemps à contempler le monde extérieur de leur unique fenêtre. Elle lui donna des livres avec des images, lui lut des histoires pour l’endormir et la laissa apprendre les mots au fur et à mesure. Il lui fallut répondre à ses questions curieuses sur ce que c’était ceci ou ce que voulait dire cela et lui parler juste un peu du monde extérieur.
Elle ne réfléchit pas non plus quand elle lui expliqua ce qu’était un anniversaire ; dans un moment de générosité, elle lui en donna même un à célébrer. Elle ne pensa pas à l’inventer et, ne se souvenant plus du jour exact où elle l’avait enlevée, se rabattit sur la véritable naissance de la Princesse Disparue dont on parlait toujours dans le royaume voisin.

Elle en éprouva bien des remords plus tard mais il n’était pas encore temps pour ça. Maudite soit la mémoire incroyable de Rapunzel et son don étrange pour identifier des liens et des récurrences : elle se rappelait parfaitement de la date et en reparlait chaque année. Gothel devait donc, une fois par an, jouer le jeu ; elle lui offrait un cadeau, préparait le repas elle-même, essayait de ne pas trop la taquiner, et appréciait de brosser sa chevelure encore plus que tous les autres jours. Ah, sa chère petite fleur, il n’en fallait pas beaucoup pour la garder heureuse et soumise ! Un jour par an, c’était bien peu à sacrifier, après tout, pour tous ces jours et tous ces ans d’éternelle jeunesse qui l’attendaient encore…

Gothel n’aimait pas tenir compte du temps qui passait. Malheureusement, Rapunzel apprit à compter sans erreur et n’oubliait jamais rien. Pour le bien que ça lui faisait ! Gothel quant à elle préférait oublier que le temps passait, en général…
Et un an d eplus passa, Rapunzel avait bien grandi. Il lui fallait une nouvelle robe, plus grande, et quelques joujoux pour lui faire plaisir…
Gothel brossa sa chevelure et effaça le passage du temps. Elle restait également à elle-même, et tant que Rapunzel resterait à ses côtés elle ne vieillirait jamais.

Elle avait tout de même conscience du passage des saisons, bien sûr, et se rendait compte que peut-être, Rapunzel ne grandissait pas tout à fait aussi vite qu’elle aurait dû. À moins qu’elle ne fleurisse tardivement, comme ça arrivait parfois, ou qu’elle ait juste mal compté. L’un dans l’autre ça lui convenait : qu’elle prenne tout son temps !
Gothel ne voulait pas penser à ce qui arriverait si d’aventures Rapunzel finissait par vieillir, plus qu’elle, un jour. Elle… verrait tout cela plus tard, de toute façon. Elles avaient le temps. Brossant sa chevelure et se débarrassant du poids des ans, elle balaya ses inquiétudes en même temps. Comme toujours.

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