[chapitre] F Compo - Yukari/Sora - PG [chap 20/?]

[malurette]

Série : She was a boy and he was a girl
Titre :
Auteur : malurette
Base : Family COMPO
Personnages/Couple : Wakanae Yukari & Sora
Genre : gen/un peu d'angst
Gradation : PG / K+
Légalité : propriété de Hōjō Tsukasa, je ne cherche ni à tirer profit ni à manquer de respect.

Nombre de mots : ~1200

***
Histoire de terrifier encore plus Sora, Yukari se renseignait avec avidité sur tous les aspects physiologiques et médicaux de la grossesse et de l'accouchement. À défaut de les vivre elle-même, elle voulait absolument savoir tout ce qui arrivait et arriverait... quand le moment viendrait.
Ça n'était pas qu'elle n'avait pas confiance en Sora pour avoir les bonnes réactions au bon moment mais... un peu... et surtout, elle avait un besoin viscéral de s'y impliquer, d'y participer autant qu'elle pouvait. Ç'aurait dû être elle...

Sora, au contraire, voulait en savoir le moins possible. Il était plus qu'heureux de laisser Yukari accomplir toutes les démarches et prendre l'initiative lors des rencontres avec les professionnels. S'il y avait moyen de ne pas être « là » au moment de la naissance, ça l'aurait bien arrangé.
Mais rien ne justifiait une opération, et quand bien même, cette idée le terrifiait tout autant. Qu'on l'endorme au risque de ne pas se réveiller et qu'on lui découpe des bouts, lui donnait une telle sensation d'impuissance qu'il préférait continuer à vivre avec son corps qu'il détestait tant, plutôt que de tenter de le corriger... et peut-être d'aggraver les erreurs l'affligeant ?

Il avait peur de la douleur, et encore plus peur de l'avouer. Mais il n'était pas capable de s'y préparer ni mentalement ni physiquement. Il continuait à préférer tout nier en bloc, en espérant que tout se passe vite et bien et qu'il n'ait pas besoin de se rendre compte de grand' chose.
Mais enfin, il avait beau avoir une imagination graphique, sans doute, se disait-il, exagérait-on beaucoup les choses ? On avait beau dire que ça faisait salement mal, il ne pouvait pas se représenter à quel point... et préférait se dire que c'était parce que les femmes étaient fluettes et délicates qu'elles se plaignaient. Lui, ferait bien plus bravement face. Il détestait ça, mais il n'aurait pas le choix, après tout.


Ils passaient du temps au lit simplement serrés l'un contre l'autre. Leurs ébats s'espaçaient et perdaient en intensité. Sora, ayant besoin de réconfort, se sentait plus câlin et Yukari en était heureuse. Sora cependant, en remarquant qu'il avait perdu de sa fougue et le désir de faire quoi que ce soit de plus intense, en conçut de la morosité, mais s'en consola en partageant le confort qu'il apportait à Yukari.

Sora détestait ce que devenait son corps, mais comme les changements fascinaient Yukari, il la laissait faire en essayant de ne pas trop y penser. Elle laissait fort heureusement sa poitrine en paix, n'étant pas du attirée par cela, mais avait bien du mal à garder ses mains pour elle dès qu'ils s'agissait de son ventre. Sans cesse, elle avait envie de le toucher, de mesurer sa croissance, de sentir les mouvements qui y prenaient vie.
Alors que Sora se plaignait des coups ressentis, elle les recherchait avec intérêt, tentant de dialoguer avec leur enfant à naître en posant les mains là où il se manifestait et en pressant doucement en réponse. Elle lui parlait aussi, le visage tout près du ventre rebondi, et la chaleur de sa joue et les vibrations de sa voix faisaient monter des frissons dans tout le corps de Sora.
Quand ils se couchaient, dans les bras l'un de l'autre bien serrés, Yukari pouvait imaginer que le ventre rond et frémissant qu'elle sentait contre la peau nue de son propre corps, était le sien.

Ils dormaient donc ensemble enlacés sans plus « coucher ». Sora n'était plus d'humeur, et Yukari s'en passait très bien, heureuse de se concentrer à la place sur l'existence du bébé. De toute façon, avec la transformation de son corps, Sora ne savait plus comment s'y prendre, encombré qu'il était. Yukari proposait parfois de le contenter avec sa main, et une ou deux fois il la laissa faire, mais la plupart du temps, ça ne le motivait plus. Quand il demandait si elle voulait qu'il lui rende la pareille, elle n'y tenait pas trop non plus.
Elle adorait son ventre et s'en contentait, mais essayait de ne pas le faire avec trop d'ostentation pour ne pas le mettre encore plus mal à l'aise.


Yukari attendait la naissance avec beaucoup de joie. Sora, avec appréhension. Elle tenait à l'informer de ce qu'elle lisait et découvrait et le conseillait sur ce qui arriverait ce jour là, sur l'attitude à tenir, sur le temps à attendre avant de devoir se rendre à la maternité.
« Ça n'arrivera pas instantanément, il faudra plusieurs heures, probablement un jour entier entre les premiers symptômes et la naissance. Tu ne voudras sûrement pas passer tout ce temps à l'hôpital, et je ne crois pas qu'ils nous y accueilleront immédiatement s'il est trop tôt. Mieux vaudra attendre tranquillement à la maison que le travail soit bien entamé avant de s'y rendre, où tu seras au calme, où je resterai avec toi.
Pas besoin de paniquer. Mais si ça commence alors que je ne suis pas là, appelle-moi immédiatement, n'est-ce pas ? Je ne peux pas te laisser traverser ça tout seul. »
Pour lui qui aurait besoin de son soutient, et pour elle-même qui ne voulait rien manquer de l'événement.

Sora ne voulait pas y penser à l'avance. Il souffrait déjà bien assez comme ça de maux de dos, de jambes lourdes, de tout en général qui fatiguait, pour avoir envie de penser à ce qui allait lui arriver d'encore pire bientôt, très bientôt. Ce qu'il attendait avec impatience, c'était que tout soit terminé et qu'on n'en parle plus.
Les muscles de son corps, dos comme ventre, fatiguaient de porter une charge si lourde et d'être distendus et l'élançaient douloureusement bien souvent, sans que ça soit pour autant les signes avant coureurs que Yukari guettait déjà. Ils connaissaient avec précision le jour du rapport qui avait tout commencé... mais ça ne leur donnait une indication qu'imprécise sur le moment exact de la conception, de la nidation, et bien sûr, de la naissance. Yukari avait appris qu'un premier enfant arrivait rarement avec de l'avance, à moins que les choses se passent mal... et avec Sora qui subissait si mal son état, qu'est-ce qui leur disait qu'il ne courait pas le risque d'une complication anticipée ?
Quoi qu'il en soit la place à la maternité était réservée pour le jour exact calculé, et ils verraient bien ce qui arriverait.
Dans les coins reculés, où il faut parcourir des kilomètres pour accéder à une aide médicale, de plus en plus, on décidait à l'avance d'un jour un peu avant le terme calculé pour déclencher les choses de manière contrôlée, mais en pleine ville, à proximité d'un grand hôpital, on laissait faire la nature.


Sora souffrait de douleurs intermittentes purement musculaires, qui l'agaçaient. Outre leur pénibilité physique, elles le faisaient penser à l'avance à ce qui l'attendait bientôt, et lui faisait craindre de ne pas savoir identifier tout de suite ce qui arriverait. D'une part, il espérait réussir à l'ignorer le plus longtemps possible ; d'une autre, il ne voulait pas se trouver pris dans une situation catastrophe tout seul sans aide parce qu'il n'aurait pas compris à temps...
« Tu comprendras forcément, » assura Yukari qui comprit très bien quand il laissa échapper ses craintes à demi mot.