malurette: (cute)
[personal profile] malurette posting in [community profile] glyfic
Titre : Vanille-Chocolat
Auteur : [personal profile] malurette
Base : Tamara
Personnages : Mme Matshumbé & Vanessa
Genre : familial
Gradation : G / K
Légalité : propriété d
je ne cherche ni à tirer profit ni à manquer de respect.

Thème : «black & white» pour [community profile] ladiesbingo (noir et blanc)
Continuité/Spoil éventuel : Loin des yeux...
Nombre de mots : 700+

***

Maman Matshumbé a attendu cette petite fille tant désirée de longues années. Le jour où elle rencontre Vanessa, elle l’accepte sans hésiter une seule seconde, quitte à retourner les codes. Tant pis si sa vie ne sera pas facile, elle est prête à tout affronter pour l’élever au mieux et la protéger du pire. Elle a confiance.

On voit souvent des parents blancs comme des fromages avec des enfants bruns ou dorés – oh quelle générosité de leur part d’adopter et d’offrir une vie meilleure à des petits défavorisés ! hein, elle va passer sur le racisme, sur le colonialisme. Elle n’oublie pas, mais elle ne va pas accueillir sa fille avec une tirade négative. Elle sait que dans leurs histoires il y a la part d’orgueil… mais aussi la souffrance, de ce désir d’enfant à combler, des années d’essais infructueux et d’attente : elle ne jugera pas sans savoir lequel ou dans quelle proportion le mélange des deux les a menés là, ces autres parents.

Elle-même et son époux pourraient faire leur deuil de ce désir d’une petite fille, élever leurs six garçons et ne pas rêver plus loin. Mais ils ont les moyens et ils ont cette envie : si on leur donne la chance qu’elle soit comblée, ils la prendront ! Il y a tellement de travailleurs sociaux qui les feraient passer après d’autres familles, si quelqu’un a été assez aveugle et impartial pour voir au-delà de la couleur, c’est un signe.
Quant à tenter leur chance une quatrième fois… elle ne croit pas aux quadruplés que Papa terrifié se prédit, mais elle refuse : trop fatiguée par sa dernière grossesse multiple et d’avoir élevé tous ces petits en même temps, si elle peut éviter ça, elle s’en passera. Elle ne juge plus tant les dames riches de la télé qui ont si peur d’abîmer leur corps… et au contraire elle juge d’autant plus durement – à son corps défendant mais elle ne peut plus s’en empêcher – celles qui ne réfléchissent pas, se lancent là-dedans trop vite et ne sont pas fichues d’élever leurs enfants seules quand elles se rendent compte trop tard qu’un vrai bébé n’est pas juste une jolie poupée.

On la voit elle avec ses foulards, ses colliers, et sa fillette si claire, et les gens présupposent qu’elle est une nounou pour des parents plus riches – elle va passer sur le classisme et sur le racisme encore, hein.
Elle lui a laissé le prénom que les gens qui l’ont mise au monde lui ont donné : c’est le sien. Elle a habillé Vanessa comme une petite princesse occidentale les premières années. Ça tombait bien, elle aime les froufrous, tous les froufrous… mais elle préfère se déguiser avec les foulards de sa maman qui sentent si bon, qui chatoient, qui sont si colorés, si doux !

Elle s’est mise en devoir de lui apprendre la vie, le monde. Il y a la République française de l’école et de la télé qui s’en chargent bien ; elle y ajoute le pays de ses ancêtres à elle, d’à son mari, ce que leurs propres parents leur ont transmis, la façon dont ça a façonné leur identité. Enfin, plus important, le pays qui est vraiment le leur : la France qu’on ne voit pas à la télé, dont on ne parle pas assez à l’école, celle des mélanges, des modèles différents, du rejet et de l’acceptation.

Ses petits camarades la surnomment Vanille-Chocolat. C’est du jamais vu avant… mais on a vu beaucoup d’autres choses et elle n’est pas la plus insolite, pour peu qu’on accepte de voir, de ne pas faire semblant. Et l’important, le plus important, c’est que Vanessa elle-même est heureuse, avec ses parents qui l’aiment, avec ses frères partagés entre un peu de jalousie, l’indifférence à l’âge ingrat et un désir de protection exagéré selon. Ils sont tous différents, ils ont chacun leurs réactions qui évoluent au fil du temps. Et tout n’est pas toujours rose, mais ils s’aiment tous et sont heureux ensemble.
Il n’y a en tout cas pas de mensonge ici : ça se voit comme le nez au milieu de la figure que sa maman ne l’a pas mise au monde et qu’elle a quand même tellement voulu d’elle ! Dans une autre famille on lui aurait peut-être caché les choses ; ici clair comme de l’eau de roche.
Dans tous les cas, elle voit sa famille comme une chance.

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glyfic

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