malurette: (vicky)
[personal profile] malurette posting in [community profile] glyfic
Titre : De l'ombre
Auteur : [personal profile] malurette
Base : La sueur du soleil
Personnages : Antonia vs Ines
Genre : gen
Gradation : PG / K+
Légalité : propriété d
, je ne cherche ni à tirer profit ni à manquer de respect.

Thème : «Revelations & Concealments» pour [community profile] ladiesbingo (dissimulation / révélations)
Continuité/Spoil éventuel : tome 2
Nombre de mots : ~800

***

Cacher que leur famille est ruinée, ça n’est pas nouveau. Ils ont joué le jeu, en empruntant, en trichant avec les apparences, aussi longtemps qu’ils ont pu, jusqu’à ne vraiment plus pouvoir. Acculés, il leur reste un dernier espoir avant la destitution totale et, pire encore, la honte publique : monter un plan compliqué.
Se faire épouser par un homme riche attiré par ses titres soi-disant anciens, ç’aurait été leur tout premier plan, à vrai dire… si seulement elle n’était pas la risée de la soi-disant bonne société qui ne voit pas plus loin que les apparences. Ça n’est pourtant pas sa faute si elle est défigurée !
Elle a bien essayé, oh, de faire miroiter une noblesse plus importante, des richesses qu’elle ne possède plus : en pure perte. Personne ne veut d’elle. Ces messieurs veulent une femme jolie, qui lui donnera de beaux enfants. Et puis… personne ne le dit à haute voix mais nombre de ces dames murmurent dans son dos comme quoi, cette tache sur son visage, c’est la trace d’un péché commis par sa mère et personne de sensé ne voudrait de ça dans sa famille, n’est-ce pas ? La laideur de l’âme est une condamnation plus lourde encore que celle du visage.
L’idée de son frère est jouer sur cet amour des apparences qui la dévalue et trouver un double pour prendre sa place. Une fille qui aura la même taille, la même corpulence, la même couleur d’yeux, la même couleur de cheveux qu’elle, et aucune attache ; à la fois assez cupide et rusée pour vouloir participer à leur grande idée, et assez naïve pour y croire sans flairer la véritable entourloupe. Les filles des rues, ça court les rues ! reste juste à trouver la bonne. Il se met d’ailleurs à sa recherche avec un enthousiasme suspect mais nécessaire.

La « bonne » s’appelle Ines et Diego ne lui a jamais dit que sa sœur était toujours en vie, et juste là sous son nez, cachée sous les habits d’une servante. Il lui a laissé croire qu’il l’inventait de toutes pièces.

Elle ne s’est jamais demandé pourquoi lui n’épousait pas une riche héritière. Mais, honnêtement, ça non plus n’est pas si simple. De lui non plus personne ne veut. De lui aussi on murmure à propos de ses vices. Et si on peut envoyer une jeune fiancée se marier au-delà des océans, l’héritier d’une fortune se doit de rester sur la terre de ses ancêtres. Il n’est pas de l’étoffe des aventuriers qui s’en vont arracher un nouveau coin de terre là-bas et le font fructifier – pour cultiver la terre (ou, plus exactement, gérer la plantation et amasser les richesses que d’autres cultivent avec cette terre) ça demande des qualités et un investissement qu’il ne possède pas.

Ines ne regarde pas là où il faut, donc. Tant mieux : leur plan repose là-dessus. C’est que personne ne regarde les servantes, encore moins que les filles de joie ; personne ne voit plus loin que sa tache de vin.

Et Antonia trame son complot dans l’ombre. Ce sont ses propres robes qu’elle aide Ines à endosser, la détestant un peu plus chaque fois. Oh, Ines remarque bien les pointes acerbes sous les flatteries… et a eu tôt fait d’apprendre l’orgueil des aristocrates et les met sur le compte d’une simple jalousie.

Sa plus grande petite victoire, celle sur laquelle repose la réussite de leur plan, est de la convaincre de cacher son visage aux yeux du commun du peuple, de porter un châle pour protéger des ardeurs du soleil sa peau qui est si fine, avance-t-elle. Et cette flatterie-là est sincère en plus d’être nécessaire.
Car c’est vrai qu’elle a de beaux yeux, et que sa peau bien claire juste entr’aperçue entre deux pans de voile prête à l’imagination.
Les siens aussi pourraient être aussi beaux si on les regardait directement, sans se laisser distraire par la couleur sur sa joue. Mais sa capuche ne fait pas le même effet qu’un voile drapé.
Heh, l’on dit que les maures cachent ainsi le visage de leurs épouses, et est-ce bien différent de toutes les règles encadrant les mantilles, les guimpes, les coiffes ; les coiffures des jeunes filles, des fiancées, des dames respectables ; les fichus des matrones du peuple… seules les filles de rien se pavanent en cheveux, et encore ! Elles aiment à y placer une fleur, un ruban.

C’est tout un art, révéler un soupçon pour exciter les convoitises, cacher le reste et faire travailler les esprits : ils projettent là ce qu’ils veulent y voir. D’ailleurs, en lui enseignant ce secret, elle se garde bien de lui exposer toute la vérité, tous les enjeux de leur grand pari…
Pas si folle !

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glyfic

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