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glyficTitre : Toutes ces blessures
Auteur :malurette
Base : LastMan/LastMan Heroes
Personnages/Couple : Tomie Katana & Cristo Canyon ; Marianne Velba
Genre : angst
Gradation : PG / K+
Légalité : propriété de Balak, Vivès, Périn ; je ne cherche ni à tirer profit ni à manquer de respect.
Prompt #23.05, "scars" pourladiesbingo (cicatrices)
Continuité/Spoil éventuel : fin du tome 12/évocation de LastMan Heroes ep#6
Nombre de mots : 1200
***
La brèche dimensionnelle se referme. Adrian, Cristo et Elorna en reviennent, Richard et Jansen – et par extension Poly – non. C'est la moitié de l'équipée à peine. À leur place cependant, un sauvetage inattendu : Marianne. Marianne que tout le monde croyait morte depuis dix ans. Marianne qui n'a pas l'air d'avoir vieilli du tout pendant ces dix ans.
Tomie éprouve un semblant de culpabilité : c'est dommage pour Jansen et pleurera le principe : la perte d'une vie est toujours un échec, mais connaissait à peine l'homme. Quant à Poly, un double de sa conscience était sauvegardé ailleurs que dans son bras.
Elle ne verbalisera pas sa réaction au fait que Richard soit mort en héros : c'est affreux de se dire qu'il le mérite, parce qu'ainsi il n'a pas eu le temps de redevenir un connard. Il n'aurait pas été capable de vieillir en paix. Au moins il aura eu sa dernière heure de gloire. Elle enfouit ces pensées-là.
La première chose que Tomie décide de faire pour ceux qui sont revenus, et Hash la soutient, c'est les envoyer immédiatement aux urgences les plus proches leur faire passer des examens médicaux – tous les quatre, et s'assurer qu'ils vont bien, qu'aucune de leurs blessures n'est grave, ou qu'au moins elles sont traitables. Et, quoi qu'il leur est arrivé de l'autre côté
- C'était la fin du monde,
ça ne leur a pas laissé de maladie.
Ils protestent pour la forme mais Marianne les rejoint et insiste pour qu'Adrian et Elorna se fassent examiner. Ils sont devenus adultes en son absence mais elle les les maternera quand même ! non mais.
Car Marianne était morte ; elle a perdu dix ans pendant que le monde avançait sans elle. Elle n'a pas vu grandir son. Avec le recul, elle réalise toutes les façons dont on a ruiné sa vie avant même de la tuer. Mais elle est vivante à nouveau, et enfin libre. Et elle s'étonne de n'avoir pas gardé de marque là où l'épée de Chester Morgan lui a percé le ventre ; le Sorcier l'a ramenée telle qu'elle était juste avant.
Alors, elle se laisse faire pour l'exemple, et ne serait-ce que pour vérifier que tout va bien pour elle aussi, aussi surprenant que ça soit.
Du coup Cristo est bien forcé
- forcée -
d'y passer aussi. Ses vêtements sont déchirés et tachés de sang, ses cheveux en bataille ; elle a perdu son masque...
Dix ans de collaboration et Tomie n'avait jamais vu son visage avant. C'est un enfant perdu. Elle y lit la crainte, remplacée par la reconnaissance à retrouver Tomie. Sa confiance en elle est immédiatement, totalement renouvelée. La joie et aussitôt l'appréhension de nouveau.
Ça a n'est plus le fier champion du maire qui se trouve là, c'est une enfant qui retrouve une grande sœur, une gardienne, et elle accepte de se laisser materner.
Toutes ces expressions inattendues de faiblesse cachent un temps les traits eux-même.
La façon dont elle prononce son prénom, un éclat dans le regard, enfin, déchirent le voile du temps.
« Tomie. Je me souviens de toi... maintenant. »
Cristo a perdu son masque... et récupéré des souvenirs ; ce sont là vingt ans qu'il lui faut rattraper.
Si le retour inattendu de Marianne remplit Tomie d'un bonheur sans mélange, l'état de Cristo - le retour de Siri en revanche s'accompagne d'un maelstrom de sentiments.
« Tout ce temps et je ne savais pas !
- Je ne savais pas non plus. Je ne savais plus. »
Elles doivent réapprendre toutes deux ces dix dernières années où elles se sont fréquentées et dont le souvenir s'est brusquement modifié. Composer avec la façon dont cette révélation change toute leur relation.
En chemise d'hôpital, Cristo laisse voir toutes les cicatrices anciennes sur ses bras, ses jambes
(les taches de rousseur aussi)
Tomie aurait bien dû se douter qu'elles étaient là, et devine qu'il y en a tout autant sur son torse. Elle ne l'avait jamais vue ainsi avant, mais ce n'est pas ça qui la rend vulnérable.
Dix ans de distance prudente se réduisent peu à peu. Une barrière est tombée. Parce que Cristo ose désormais montrer son visage, que les cicatrices sur son corps ne sont plus un secret non plus, celles sur le cœur, suivent.
Parce qu'il y a tout à coup des larmes à essuyer, Tomie montre brièvement son visage entier elle aussi. Elle cache d'habitude les marque infligées par l'éthérium sur la moitié de son visage sous une coupe de cheveux asymétrique, dont l'opposition se moque en disant qu'elle
rappelle son passé de starlette. Tomie ne se soucie pas de cette accusation, mais sait trop bien comme l'opinion publique est dure envers les imperfections. Elle sera bientôt en âge de devoir défendre ses pattes d'oie et elle n'en a pas peur - l'âge, c'est aussi l'expérience, et la légitimité. Mais, une marque si grande, surtout à ses débuts autrefois, elle ne pouvait pas se permettre de l'exhiber.
Cristo partageait depuis longtemps une certaine forme d'intimité avec Tomie et savait déjà que cette flétrissure existait. Elle ne l'a jamais jugée sur son absence de prise de position honnête sur le sujet. Ça n'a jamais été sa place. Elle sait les enjeux, et elle qui a toujours dissimulé son propre visage sous le masque rituel d'une culture qu'elle a pourtant rejetée, ne pouvait pas se le permettre.
Tomie cachait mieux encore les marques invisibles sur son cœur – jusqu'ici. Depuis dix ans elle est forte et protectrice envers sa ville. Elle n'a jamais été du genre mère-poule
(elle n'a jamais eu l'occasion de devenir mère
oh les cicatrices)
elle taisait à l'époque un vague ressentiment envers Siri qu'elle croyait morte et au souvenir de qui Richard s'accrochait en dépit de tout, quitte à la négliger elle
(et
oh la douleur)
Elle a balayé tout ça depuis mais ne l'a pas oublié. Elle s'est reconstruite.
Ce qui l'ébranle a nouveau c'est que... Cristo était un pilier de force et de droiture et elle se révèle un oiseau blessé elle aussi.
Encore un peu de ressentiment traverse Tomie pour toutes ces années d'ignorance - elle sait bien que ça n'était pas sa faute ! elle ne savait pas non plus ! elle n'a jamais menti ni même tu intentionnellement qui elle avait été, puisqu'elle ne l'était plus. Mais ça n'en rend pas la révélation plus facile à assimiler.
Ce à quoi elle s'accroche, c'est qu'elle adorait Siri autrefois, avant la tragédie ; qu'elle a toujours eu confiance en Cristo tel qu'elle le connaissait ; que Cristo n'est plus Siri pour autant. Elle est sa propre personne, une nouvelle personne, en partie celle qu'elle a connu et en partie quelqu'un d'autre.
Elle peut et va réconcilier tout ça. Ça... ça ne doit pas être beaucoup plus compliqué à apprendre, que, par exemple, quand quelqu'un vous dit qu'en fait, le genre que vous lui avez toujours supposé n'est pas le sien, et qu'elle va rectifier ça et compte sur votre compréhension ? quelque part ? La métaphore un peu bancale, mais elle s'y accroche comme elle peut.
Parce que, qu'elle serait l'alternative ? La rejeter entièrement ? Il n'en est absolument pas question !! Cristo n'est peut-être plus ce que croyait Tomie, mais elle est ce qu'il lui reste de plus important.
Auteur :
maluretteBase : LastMan/LastMan Heroes
Personnages/Couple : Tomie Katana & Cristo Canyon ; Marianne Velba
Genre : angst
Gradation : PG / K+
Légalité : propriété de Balak, Vivès, Périn ; je ne cherche ni à tirer profit ni à manquer de respect.
Prompt #23.05, "scars" pour
ladiesbingo (cicatrices)Continuité/Spoil éventuel : fin du tome 12/évocation de LastMan Heroes ep#6
Nombre de mots : 1200
La brèche dimensionnelle se referme. Adrian, Cristo et Elorna en reviennent, Richard et Jansen – et par extension Poly – non. C'est la moitié de l'équipée à peine. À leur place cependant, un sauvetage inattendu : Marianne. Marianne que tout le monde croyait morte depuis dix ans. Marianne qui n'a pas l'air d'avoir vieilli du tout pendant ces dix ans.
Tomie éprouve un semblant de culpabilité : c'est dommage pour Jansen et pleurera le principe : la perte d'une vie est toujours un échec, mais connaissait à peine l'homme. Quant à Poly, un double de sa conscience était sauvegardé ailleurs que dans son bras.
Elle ne verbalisera pas sa réaction au fait que Richard soit mort en héros : c'est affreux de se dire qu'il le mérite, parce qu'ainsi il n'a pas eu le temps de redevenir un connard. Il n'aurait pas été capable de vieillir en paix. Au moins il aura eu sa dernière heure de gloire. Elle enfouit ces pensées-là.
La première chose que Tomie décide de faire pour ceux qui sont revenus, et Hash la soutient, c'est les envoyer immédiatement aux urgences les plus proches leur faire passer des examens médicaux – tous les quatre, et s'assurer qu'ils vont bien, qu'aucune de leurs blessures n'est grave, ou qu'au moins elles sont traitables. Et, quoi qu'il leur est arrivé de l'autre côté
- C'était la fin du monde,
ça ne leur a pas laissé de maladie.
Ils protestent pour la forme mais Marianne les rejoint et insiste pour qu'Adrian et Elorna se fassent examiner. Ils sont devenus adultes en son absence mais elle les les maternera quand même ! non mais.
Car Marianne était morte ; elle a perdu dix ans pendant que le monde avançait sans elle. Elle n'a pas vu grandir son. Avec le recul, elle réalise toutes les façons dont on a ruiné sa vie avant même de la tuer. Mais elle est vivante à nouveau, et enfin libre. Et elle s'étonne de n'avoir pas gardé de marque là où l'épée de Chester Morgan lui a percé le ventre ; le Sorcier l'a ramenée telle qu'elle était juste avant.
Alors, elle se laisse faire pour l'exemple, et ne serait-ce que pour vérifier que tout va bien pour elle aussi, aussi surprenant que ça soit.
Du coup Cristo est bien forcé
- forcée -
d'y passer aussi. Ses vêtements sont déchirés et tachés de sang, ses cheveux en bataille ; elle a perdu son masque...
Dix ans de collaboration et Tomie n'avait jamais vu son visage avant. C'est un enfant perdu. Elle y lit la crainte, remplacée par la reconnaissance à retrouver Tomie. Sa confiance en elle est immédiatement, totalement renouvelée. La joie et aussitôt l'appréhension de nouveau.
Ça a n'est plus le fier champion du maire qui se trouve là, c'est une enfant qui retrouve une grande sœur, une gardienne, et elle accepte de se laisser materner.
Toutes ces expressions inattendues de faiblesse cachent un temps les traits eux-même.
La façon dont elle prononce son prénom, un éclat dans le regard, enfin, déchirent le voile du temps.
« Tomie. Je me souviens de toi... maintenant. »
Cristo a perdu son masque... et récupéré des souvenirs ; ce sont là vingt ans qu'il lui faut rattraper.
Si le retour inattendu de Marianne remplit Tomie d'un bonheur sans mélange, l'état de Cristo - le retour de Siri en revanche s'accompagne d'un maelstrom de sentiments.
« Tout ce temps et je ne savais pas !
- Je ne savais pas non plus. Je ne savais plus. »
Elles doivent réapprendre toutes deux ces dix dernières années où elles se sont fréquentées et dont le souvenir s'est brusquement modifié. Composer avec la façon dont cette révélation change toute leur relation.
En chemise d'hôpital, Cristo laisse voir toutes les cicatrices anciennes sur ses bras, ses jambes
(les taches de rousseur aussi)
Tomie aurait bien dû se douter qu'elles étaient là, et devine qu'il y en a tout autant sur son torse. Elle ne l'avait jamais vue ainsi avant, mais ce n'est pas ça qui la rend vulnérable.
Dix ans de distance prudente se réduisent peu à peu. Une barrière est tombée. Parce que Cristo ose désormais montrer son visage, que les cicatrices sur son corps ne sont plus un secret non plus, celles sur le cœur, suivent.
Parce qu'il y a tout à coup des larmes à essuyer, Tomie montre brièvement son visage entier elle aussi. Elle cache d'habitude les marque infligées par l'éthérium sur la moitié de son visage sous une coupe de cheveux asymétrique, dont l'opposition se moque en disant qu'elle
rappelle son passé de starlette. Tomie ne se soucie pas de cette accusation, mais sait trop bien comme l'opinion publique est dure envers les imperfections. Elle sera bientôt en âge de devoir défendre ses pattes d'oie et elle n'en a pas peur - l'âge, c'est aussi l'expérience, et la légitimité. Mais, une marque si grande, surtout à ses débuts autrefois, elle ne pouvait pas se permettre de l'exhiber.
Cristo partageait depuis longtemps une certaine forme d'intimité avec Tomie et savait déjà que cette flétrissure existait. Elle ne l'a jamais jugée sur son absence de prise de position honnête sur le sujet. Ça n'a jamais été sa place. Elle sait les enjeux, et elle qui a toujours dissimulé son propre visage sous le masque rituel d'une culture qu'elle a pourtant rejetée, ne pouvait pas se le permettre.
Tomie cachait mieux encore les marques invisibles sur son cœur – jusqu'ici. Depuis dix ans elle est forte et protectrice envers sa ville. Elle n'a jamais été du genre mère-poule
(elle n'a jamais eu l'occasion de devenir mère
oh les cicatrices)
elle taisait à l'époque un vague ressentiment envers Siri qu'elle croyait morte et au souvenir de qui Richard s'accrochait en dépit de tout, quitte à la négliger elle
(et
oh la douleur)
Elle a balayé tout ça depuis mais ne l'a pas oublié. Elle s'est reconstruite.
Ce qui l'ébranle a nouveau c'est que... Cristo était un pilier de force et de droiture et elle se révèle un oiseau blessé elle aussi.
Encore un peu de ressentiment traverse Tomie pour toutes ces années d'ignorance - elle sait bien que ça n'était pas sa faute ! elle ne savait pas non plus ! elle n'a jamais menti ni même tu intentionnellement qui elle avait été, puisqu'elle ne l'était plus. Mais ça n'en rend pas la révélation plus facile à assimiler.
Ce à quoi elle s'accroche, c'est qu'elle adorait Siri autrefois, avant la tragédie ; qu'elle a toujours eu confiance en Cristo tel qu'elle le connaissait ; que Cristo n'est plus Siri pour autant. Elle est sa propre personne, une nouvelle personne, en partie celle qu'elle a connu et en partie quelqu'un d'autre.
Elle peut et va réconcilier tout ça. Ça... ça ne doit pas être beaucoup plus compliqué à apprendre, que, par exemple, quand quelqu'un vous dit qu'en fait, le genre que vous lui avez toujours supposé n'est pas le sien, et qu'elle va rectifier ça et compte sur votre compréhension ? quelque part ? La métaphore un peu bancale, mais elle s'y accroche comme elle peut.
Parce que, qu'elle serait l'alternative ? La rejeter entièrement ? Il n'en est absolument pas question !! Cristo n'est peut-être plus ce que croyait Tomie, mais elle est ce qu'il lui reste de plus important.
no subject
Date: 2023-03-23 07:47 pm (UTC)no subject
Date: 2023-03-25 12:09 pm (UTC)(J'avoue quand même que j'ai du mal à décider, à la fin du tome 12, si je préfère Tomie/Cristo ou Cristo/Marianne. La prochaine fois ça sera peut-être l'autre ?)